BD Commando Torquemada de X. Lemmens et P. Nihoul

 Bonjour à toutes et tous !

Courte mais explosive chronique bandes dessinée aujourd’hui, avec deux albums peu connus que je relis religieusement chaque année ! Certes, il ne s’agit pas ici de SF, mais d’une narration jubilatoire d’une rare grâce humouristique !
Il s’agit de Commando Torquemada, de Xavier Lemmens au dessin et Philippe Nihoul au scénario, aux éditions Fluide Glacial. Un trio infernal de religieux, un commando donc, est chargé par le Vatican de résoudre certains problèmes…

 
Dans le tome 1, de 2007, Pour la plus grande gloire de dieu, il est chargé de retrouver une précieuse relique, la lance qui a transpercé le flanc de jésus sur la Croix, bêtement égarée entre les mains d’un dictateur africain dément, animé d’une haine farouche contre les cyclistes…

Dans le tome 2, de 2008, Dominique, nique, nique…, le commando doit tenter de faire poursuivre sa carrière musicale à Sœur Dominique de la Génuflexion, la nonne chantante, afin de capturer l‘attention de la jeunesse dévoyée…

Vous l’aurez compris aux résumés et à la maison d’édition, Commando Torquemada est un jeu de massacre d’un anticléricalisme de bonne aloi ! Surtout, la narration est de grande qualité, originale, très bien servie par un dessin proche du graphisme mural sauvage. Aplats de couleurs, dessin au trait noir, nous sommes dans de la sérigraphie déjantée ! C’est extrêmement plaisant à lire, ce style nous emmenant très loin des récits complotistes pseudo réalistes à la Da Vinci Code… Qui n’apportent strictement rien, sinon à nous faire passer le Vatican pour un mystère qu‘il n‘est pas.

Car là réside aussi l’intérêt et la qualité humaine de cette série. Le Vatican, la Religion ne sont pas diabolisées, mais moqués, même si les auteurs reprennent allègrement le prétendu goût immodéré du Vatican pour le secret et le complot, pour mieux en montrer certaines limites !
C’est une nuance d’importance. Dans Commando Torquemada, les travers humains y sont caricaturés, exagérés pour nous faire rire. Chacun en prend pour son grade, du Pape au milieu du Rock…

Surtout, tous ces personnages ont une énorme qualité. Ils croient tous à ce qu’ils font, ils vivent leur existence pleinement, aussi bête ou dramatique soit-elle ! Plutôt que d’être tout le temps dans la dissimulation, le calcul, la maîtrise de la situation, toutes leurs actions dégénèrent, pour notre plus grand plaisir. Ils ne contrôlent aucune de leurs pulsions humaines, de leurs passions.

Là est peut-être bien le message vraiment anti religieux. Vouloir juguler ses passions n’est qu’un rêve, qui se transforme vite en cauchemar…

Pas de nouvelles pour l'instant d’un troisième tome de Commando Torquemada...
A bientôt.
Gulzar