BD Des dieux et des hommes, chez Dargaud

Bonjour à toutes et à tous.

Première découverte d'une nouvelle série SF, Des dieux et des hommes, à travers le premier tome, La fin du commencement, paru chez dargaud.

Série initiée par le scénariste Jean-Pierre Dronnet, elle comportera des dizaines d'albums, dessinés par différents artistes. Mystère quand à l'éventuelle diversité de style, il faudra attendre les trois autres albums prévus pour 2011.

Le principe de la série est donc que sur la route 66 traversant les USA, 66 Dieux font leur apparition au début du 20ème siècle, apparemment de forme humaine mais aux pouvoirs colossaux... La série raconte donc leur existence, avec une humanité surpassée, vous le découvrirez dans ce premier tome, dessiné par Laurent Theureau et mis en couleur par Florence Spitéri.

Pour une série aussi longue difficile d'avoir un jugement défintive bien sûr ! La lecture est agréable, l'on y retrouve des codes narratives connus, liés aux super héros américains et un style graphique à la Moebius, comme l'on dit !

Petit à petit se dessinent les enjeux de la série, la place des humains dans ce monde où règne une élite surpuissante... Le titre Des dieux et des hommes fait là penser irrésistiblement à la nouvelle de Steinbeck, Des souris et des hommes ! Nous ne sommes plus que des demeurés face à des géants...

Toutefois, j'aurai deux réserves de taille vis à vis de cette série, même si elle peuvent s'appliquer à d'autres de plus faible niveau aussi..

Premièrement, la forme humaine des Dieux si elle n'est pas décevante en elle-même, le charme graphique opère, et si elle suit une logique narrative, des êtres humains transformés en Dieux, pour moi n'amène rien de nouveau. Visuellement, comportementalement, nous nous retrouvons avec des super-héros, dotés de pouvoirs, point.

Nulle trace d'originalité, de questionnement fondamentaux. A quoi peuvent bien ressembler des Dieux ? Leurs formes, leurs couleurs, leurs organes ? Des Dieux inspirées d'autres formes de vie, de la physique quantique, de l'informatique, des trous noirs, que sais-je, auraient forcés les dessinateurs de la série à se confronter à un vrai problème graphique à résoudre.

Nous aurions été dans un autre "spectaculaire" ! Nous aurions été dans de la SF beaucoup plus contemporaine...

Deuxièmement, la SF est censée nous emmener ailleurs, nous entraîner dans de nouveaux champs de pensées, de mode de vie. Pourtant, la série nous ramènent toujours au même endroit, les USA, sur cette mythique route 66...

Cela en devient énervant, décevant, attristant. Pourquoi est-ce donc si difficile de situer de la SF ailleurs ? Ce que parvient à faire magistralement un auteur comme Adamov avec sa série Dayak, située en Afrique, que je vous chroniquerai bientôt.

Pourquoi ne pas situer Des dieux et des hommes au Nigéria, au Pérou, au Japon ?  Voilà de quoi créer du décalage, de l'inédit !

Mais je suis mauvaise langue, la série se déroulera peut-être sur la Terre entière par la suite ! Je l'espère fortement, sous peine de me sembler relire toujours la même bande dessinée de supers héros, même avec un grand soin mis à la narration.

Gulzar