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7 décembre 2010 2 07 /12 /décembre /2010 21:15

Bonjour à toutes et tous !

L’infatigable Jodorowsky est de retour avec une nouvelle série, toujours de Science Fiction, nommée Showman killer, avec au dessin Fructus ! J’ai lu le premier tome, aux éditions Delcourt, et vous en fait donc un rapide compte-rendu.

 

showman killer couv
Retour avec ce dessinateur à une oeuvre graphique traditionnelle, sans le traitement par informatique de l’image, tel que pratiqué dans la série des Technopères.

Toujours aussi démente, menée par des personnages excessifs, insensibles au mal qu’ils provoquent sur autrui et incapables de résister à leurs passions du pouvoir et de la puissance, l’histoire se déroule en deux temps, avec une longue introduction.
Je vous résume…
Un savant désirant produire son chef d’œuvre et gagner un  tas d‘or, fait féconder une femme par du sperme d’affreux tueur pour en retirer un bébé, qui isolé, coupé de tout lien affectif, au corps modifié par mille et une technologies, deviendra un guerrier invincible, capable de remporter les joutes organisées par le despote du coin…
Effectivement, Showman killer, incapable d’émotions, écrase ses concurrents, mais refuse de donner l’or à son créateur… Il devient un mercenaire, qui offre ses services à celui qui paie le plus, dans un cynisme absolu.
Un jour, pris dans un complot contre le despote mené par l’un de ses conseillers félon, il doit tuer une femme et son bébé. Mais il sauve l’enfant et s’enfuit… La suite au tome 2 !

Ce qui frappe au premier abord, outre la qualité du dessin, c’est que l’humour est très peu, voir pas présent du tout. C’est déjà un changement profond par rapport aux œuvres précédentes. Le cynisme règne en maître, sans même le prétexte de la grandeur d’une prestigieuse lignée à préserver, d’une vengeance à accomplir.
À vrai dire, la lecture de l’album démoralise fortement, malgré la fin ouvrant sur un peu d’optimisme… L’on retrouve à l’évidence l’univers de Jodorowsky, mais définitivement plongé dans des abîmes de noirceur, peut-être un peu forcés…

Autre caractéristique narrative plus intéressante, contrairement aux Technopères ou à La Caste des Méta-Barons, le héros, Showman killer, n’a pas à lutter contre d’autres héros ou personnages plus ou moins de même force et de même nature, de la même famille pourrait-on dire.
Showman killer est invincible, ne risque rien physiquement. Ses adversaires qui tentent de l’affronter sur son terrain y perdront irrémédiablement la vie.

La narration n’est donc pas frontale, mais relève bien plus d’un affrontement de deux systèmes de pensées, de manière de combattre. Le combat du pion contre le joueur qui le manipule.
Showman killer, la force brute, la violence physique sans émotions, va devoir affronter le cynisme politique, la manipulation du conseiller félon du despote. Sans même savoir ce qui se passe, sans savoir qui il doit affronter.
La nature de son adversaire va changer la nature de l’arène du combat. Pourra-t-il s’y adapter ? Le bébé qu’il a recueilli, dans un geste inhabituel, va-t-il le faire évoluer ? Deviendra-t-il alors plus fragile, mais aussi plus capable de trouver un sens à sa vie ?
L’émotion fera-t-elle sa force, ou son talon d’Achille ?

Ce sera sans doute tout l’intérêt du second tome de Showman killer !
Gulzar

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