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12 novembre 2010 5 12 /11 /novembre /2010 09:34

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Cette fois-ci, nous abordons la géographie...

Géographie
Sur la production des couches ou lits de terre

" On voit par cette énumération que le terrain de Marly-la-Ville a été autrefois un fond de mer qui s’est élevé au moins de 75 pieds, puisqu’on trouve des coquilles à cette profondeur de 75 pieds. Ces coquilles ont été transportées par le mouvement des eaux en même temps que le sable où on les trouve, & le tout est tombé en forme de sédiments qui se sont arrangés de niveau & qui ont produit les différentes couches de sable gris, blanc, rayé de blanc & de rouge, & dont l’épaisseur totale est de 15 ou 18 pieds ; toutes les autres couches supérieures jusqu’à la première ont été de même transportées par le mouvement des eaux de la mer, & déposées en forme de sédiments, comme on ne peut en douter, tant à cause de la situation horizontale des couches, qu’à cause des différents lits de sable mêlé de coquilles, & de ceux de marne, qui ne sont que des débris, ou plutôt des détriments de coquilles, la dernière couche elle-même a été formée presqu’en entier par le limon dont nous avons parlé, qui s’est mêlé avec une partie de la marne qui était à la surface.

J’ai choisi cet exemple comme le plus désavantageux à notre explication, parce qu’il paraît d’abord fort difficile de concevoir que le limon de l’air & celui des pluies & des rosées aient pû produire une couche de terre franche épaisse de 13 pieds ; mais on doit observer d’abord qu’il est très-rare de trouver, sur-tout dans les pays un peu élevés, une épaisseur de terre labourable aussi considérable ; ordinairement les terres ont trois ou quatre pieds, & souvent elles n’ont pas un pied d’épaisseur. dans les plaines environnées de collines cette épaisseur de bonne terre est plus grande, parce que les pluies détachent les terres de ces collines & les entraînent dans les vallées, mais en ne supposant ici rien de tout cela, je vois que les dernières couches formées par les eux de la mer sont des lits de marne fort épais ; il est naturel d’imaginer que cette marne avait au commencement une épaisseur encore plus grande, & que des 13 pieds qui composent l’épaisseur de la couche supérieure il y en avait plusieurs de marne lorsque la mer a abandonné ce pays & a laissé le terrain à découvert.

Cette marne exposée à l’air se sera fondue par les pluies, l’action de l’air & de la chaleur du soleil y aura produit des gerçures, de petites fentes, & elle aura été altérée par toutes ces causes extérieures au point de devenir une matière divisée & réduite en poussière à la surface, comme nous voyons la marne que nous tirons de la carrière tomber en poudre lorsqu’on la laisse exposée aux injures de l’air : la mer n’aura pas quitté ce terrain si brusquement qu’elle ne l’ait encore recouvert quelquefois, soit par les alternatives du mouvement des marées, soit par l’élévation extraordinaire des eaux dans les gros temps, & elle aura mêlé avec cette couche de marne, de la vase, de la boue & d’autres matières limoneuse, lorsque le terrain se sera trouvé tout à fait élevé au dessus des eaux, les plantes auront commencé à y croître, & c’est alors que le limon des pluies & des rosées aura peu à peu coloré & pénétré cette terre, & lui aura donné un premier degré de fertilité que les hommes auront bientôt augmentée par la culture, en travaillant & divisant la surface, & donnant ainsi au limon des rosées & des pluies la facilité de pénétrer plus avant, ce qui à la fin aura produit cette couche de terre franche de 13 pieds d’épaisseur. "

...

" La surface du globe, dit Woodward, cette couche extérieure sur laquelle les hommes & les animaux marchent, qui sert de magasin pour la formation des végétaux & des animaux, est, pour la plus grande partie, composée de matière végétale ou animale qui est dans un mouvement & dans un changement continuel. Tous les animaux & les végétaux qui ont existé depuis la création du monde, ont toujours tiré successivement de cette couche la matière qui a composé leur corps, & ils lui ont rendu à leur mort cette matière empruntée, elle y reste, toujours prête à être reprise de nouveau & à servir pour former d’autres corps de la même espèce successivement sans jamais discontinuer ; car la matière qui compose un corps, est propre & naturellement disposée pour en former un autre de cette espèce. "

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