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14 janvier 2011 5 14 /01 /janvier /2011 17:05

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Aujourd'hui, nous aborderons les volcans, et découvrirons que leur nature n'est pas encore établie avec certitude...

PREUVES DE LA THEORIE DE LA TERRE.

ARTICLE XVI.
Des Volcans & des Tremblements de terre.


" Les montagnes ardentes qu’on appelle Volcans renferment dans leur sein le soufre, le bitume & les matières qui servent d’aliment à un feu suûterrain, dont l’effet plus violent que celui de la poudre ou du tonnerre, a de tout temps étonné, effrayé les hommes, & désolé la terre ; un volcan est un canon d’un volume immense, dont l’ouverture a souvent plus d’une demi-lieue ; cette large bouche à feu vomit des torrents de fumée & de flammes, des fleuves de bitume, de soufre & de métal fondu, des nuées de cendres & de pierres, & quelquefois elle lance à plusieurs lieues de distance des masses de rochers énormes, & que toutes les forces humaines réunies ne pourraient pas mettre en mouvement ; l’embrasement est si terrible, & la quantité des matières ardentes, fondues, calcinées, vitrifiées que la montagne rejette, est si abondante, qu’elles enterrent les villes, les forêts, couvrent les campagnes de cent & de deux cents pieds d’épaisseur, & forment quelquefois des collines & des montagnes qui ne sont que des monceaux de ces matières entassées.
L’action de ce feu est si grande, la force de l’explosion est si violente qu’elle produit par sa réaction des secousses assez fortes pour ébranler & faire trembler la terre, agiter la mer, renverser les montagnes, détruire les villes & les édifices les plus solides à des distances même très considérables.

Ces effets, quoique naturels, ont été regardés comme des prodiges, & quoiqu’on voit en petit des effets du feu assez semblables à ceux des volcans, le grand, de quelque nature qu’il soit, a si fort le droit de nous étonner que je ne suis pas surpris que quelques auteurs aient pris ces montagnes pour les soupiraux d’un feu central, & le peuple pour les bouches de l’enfer.
L’étonnement produit la crainte, & la crainte fait naître la superstition ; les habitants de l’isle d’Islande croient que les mugissements de leur volcan sont les cris des damnés, & que leurs éruptions sont les effets de la fureur & du désespoir de ces malheureux.
Tout cela n’est cependant que du bruit, du feu & de la fumée, il se trouve dans une montagne des veines de soufre, de bitume & d’autres matières inflammables, il s’y trouve en même temps des minéraux, des pyrites qui peuvent fermenter, & qui fermentent en effet toutes les fois qu’elles sont exposées à l’air ou à l’humidité, il s’en trouve ensemble une très grande quantité, le feu s’y met & cause une explosion proportionnée à la quantité des matières enflammées, & dont les effets sont aussi plus ou moins grands dans la même proportion ; voilà ce que c’est qu’un volcan pour un Physicien, & il lui est facile d’imiter l’action de ces feux souterrains, en mêlant ensemble une certaine quantité de soufre & de limaille de fer qu’on enterre à une certaine profondeur, & de faire ainsi un petit volcan dont les effets sont les mêmes, proportion gardée, que ceux des grands, car il s’enflamme par la seule fermentation, il jette la terre & les pierres dont il est couvert, & il fait de la fumée, de la flamme & des explosions. "

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