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17 mars 2011 4 17 /03 /mars /2011 15:09

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Aujourd'hui, nous apprendrons avec effroi qu'autrefois, la France et l'Angleterre ne faisait qu'un...

PREUVES DE LA THEORIE DE LA TERRE.
ARTICLE XIX.
Des changements de terres en mers, & de mers en terres.

" L’une des principales causes des changements qui arrivent sur la terre, c’est le mouvement qu’elle a éprouvé de tout temps ; car dès la création il y a eu le soleil, la lune, la terre, les eaux, l’air, &c. dès-lors le flux & le reflux, le mouvement d’orient en occident, celui des vents & des courants se sont fait sentir, les eaux ont eu dès lors les mêmes mouvements que nous remarquons aujourd’hui dans la mer ; & quand même on supposerait que l’axe du globe aurait eu une autre inclinaison, & que les continents terrestres aussi-bien que les mer auraient eu une autre disposition, cela ne détruit point le mouvement du flux & du reflux, non plus que la cause & l’effet des vents ; il suffit que l’immense quantité d’eau qui remplit le vaste espace des mers, se soit trouvé rassemblée quelque part sur le globe de la terre, pour que le flux & le reflux, & les autres mouvements de la mer aient été produits.

Lorsqu’une fois on a commencé à soupçonner qu’il se pouvait bien que notre continent eut autrefois été le fond d’une mer, on se le persuade bientôt à n’en pouvoir douter ; d’un côté ces débris de la mer qu’on trouve partout,de l’autre la situation horizontale des couches de la terre, & enfin cette disposition des collines & des montagnes qui se correspondent, me paraissent autant de preuves convaincantes ; car en considérant les plaines, les vallées, les collines, on voit clairement que la surface de la terre a été figurée par les eaux ; en examinant l’intérieur des coquilles qui sont renfermées dans les pierres, on reconnaît évidemment que ces pierres se sont formées par le sédiment des eaux, puisque les coquilles sont remplies de la matière même de la pierre qui les environne ; & enfin en réfléchissant sur la forme des collines dont les angles saillants répondent toujours aux angles rentrants des collines opposées, on ne peut pas douter que cette direction ne soit l’ouvrage des courants de la mer : à la vérité depuis que notre continent est découvert, la forme de la surface a un peu changé, les montagnes ont diminué de hauteur, les plaines se sont élevées, les angles des collines sont devenus plus obtus, plusieurs matières entraînées par les fleuves se sont arrondies, il s’est formé des couches de tuf, de pierre molle, de gravier, &c. mais l’essentiel est demeuré, la forme ancienne se reconnaît encore, & je suis persuadé que tout le monde peut se convaincre par ses yeux de tout ce que nous avons dit à ce sujet, & que quiconque aura bien voulu suivre nos observations & nos preuves, ne doutera pas que la terre n’ait été autrefois sous les eaux de la mer, & que ce ne soit les courants de la mer qui aient donné à la surface de la terre la forme que nous voyons.

...

" Les habitants de Ceylan disent que leur isle a été séparée de la presqu’isle de l’Inde par une irruption de l’océan, & cette tradition populaire est assez vraisemblable ; on croit aussi que l’isle de Sumatra a été séparée de Malaye, le grand nombre d’écueils & de bancs de sable qu’on trouve entre deux semble le prouver. Les Malabares assurent que les isles Maldives faisaient partie du continent de l’Inde, & en général on peut croire que toutes les isles orientales ont été séparées des continents par une irruption de l’océan.

Il parait qu’autrefois l’isle de la Grande-Bretagne faisait partie du continent, & que l’Angleterre tenait à la France, les lits de terre & de pierre, qui sont les mêmes des deux côtés du pas de Calais, le peu de profondeur de ce détroit semblent l’indiquer : en supposant, dit le Docteur Wallis, comme tout parait l’indiquer, que l’Angleterre communiquait autrefois à la France par un isthme au dessous de Douvres & de Calais, les grandes mers des deux côtés battaient les côtes de cet isthme par un flux impétueux, deux fois en 24 heures ; la mer d’Allemagne, qui est entre l’Angleterre & la Hollande, frappait cet isthme du côté de l’est, & la mer de France du côté de l’ouest, cela suffit avec le temps pour user & détruire une langue de terre étroite, telle que nous supposons qu’était autrefois cet isthme : le flux de la mer de France agissant avec grande violence, non seulement contre l’isthme, mais aussi contre les côtes de France & d’Angleterre, doit nécessairement, par le mouvement des eaux, avoir enlevé une grande quantité de sable, de terre, de vase de tous les endroits contre lesquels la mer agissait ; mais étant arrêtée dans son courant par cet isthme, elle ne doit pas avoir déposé, comme on pourrait le croire, des sédiments contre l’isthme, mais elle les aura transportés dans la grande plaine qui forme actuellement le marécage de Romne, qui a quatorze milles de long sur huit de large ; car quiconque a vu cette plaine, ne peut pas douter qu’elle n’ait été autrefois sous les eaux de la mer, puisque dans les hautes marées elle serait encore en partie inondée sans les digues de Dimchurch.  "

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