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25 mars 2011 5 25 /03 /mars /2011 08:11

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Aujourd'hui, nous évoquerons l'Atlantide, la Bretagne et tenterons de lire un peu de latin !

PREUVES DE LA THEORIE DE LA TERRE.
ARTICLE XIX.
Des changements de terres en mers, & de mers en terres.


" Cependant tous les changements que les fleuves occasionnent, sont assez lents, & ne peuvent devenir considérables qu’au bout d’une longue suite d’années ; mais il est arrivé des changements brusques & subits par les inondations & les tremblements de terre.
Les anciens Prêtres Égyptiens, 600 ans avant la naissance de Jésus Christ, assuraient, au rapport de Platon dans le Timée, qu’autrefois il y avoit une grande isle auprès des colonnes d’Hercule, plus grande que l’Asie & la Libye prises ensemble, qu’on appelloit Atlantides, que cette grande isle fut inondée & abimée sous les eaux de la mer après un grand tremblement de terre.

Traditur Atheniensis civitas restitisse olim innumeris hostium copiis quæ ex Atlantico mari profectæ, propè cunctam Europam Asiamque obsederunt ; tunc enim fretum illud navigabile, habens in ore & quasi vestibulo ejus insulam quas Herculis Columnas cognominant : ferturque insula illa Libyâ simul & Asia major fuisse, per quam ad alias proximas insulas patebat aditus, atque ex insulis ad omnem continentem è conspectu jacentem vero mari vicinam ; sed intrà os ipsum portus angusto sinu traditur, pelagus illud verum mare, terra quoque illa verè erat continens, &c. Post hæc ingenti terræ motu jugique diei unius & noctis illuvione factum est, ut terra dehiscens omnes illos bellicosos absorberet, & Atlantis insula sub vasto gurgite mergeretur. Plato in Timæo.

Cette ancienne tradition n’est pas absolument contre toute vraisemblance, les terres qui ont été absorbées par les eaux sont peut-être celles qui joignaient l’Irlande aux Açores, & celles-ci au continent de l’Amérique ; car on trouve en Irlande les mêmes fossiles, les mêmes coquillages & les mêmes productions marines que l’on trouve en Amérique, dont quelques-unes sont différentes de celles qu’on trouve dans le reste de l’Europe.

Eusèbe rapporte deux témoignages au sujet des déluges, dont l’un est de Melon, qui dit que la Syrie avait été autrefois inondée dans toutes les plaines ; l’autre est d’Abidenus, qui dit que du temps du Roi Sisithrus il y eut un grand déluge qui avait été prédit par Saturne. Plutarque de solertia animalium, Ovide & les autres Mythologistes parlent du déluge de Deucalion, qui s’est fait, dit-on, en Thessalie, environ 700 ans après le déluge universel.
On prétend aussi qu’il y en a eu un plus ancien dans l’Attique, du temps d’Ogiges, environ 230 ans avant celui de Deucalion.
Dans l’année 1095 il y eut un déluge en Syrie qui noya une infinité d’hommes.
En 1164 il y en eut un si considérable dans la Frise, que toutes les côtes maritimes furent sunmergées avec plusieurs milliers d’hommes.
En 1218 il y eut une autre inondation qui fit périr près de 400 000 hommes, aussi-bien qu’en 1530.
Il y a plusieurs autres exemples de ces grandes inondations, comme celle de 1604 en Angleterre, &c.

Une troisième cause de changement sur la surface du lobe sont les vents impétueux, non seulement ils forment des dunes & des collines sur les bords de la mer & dans le milieu des continents, mais souvent ils arrêtent & font rebrousser les rivières, ils changent la direction des fleuves, ils enlèvent les terres cultivées, les arbres, ils renversent les maisons, ils inondent, pour ainsi dire, des pays tout entiers ; nous avons un exemple de ces inondations de sable en France sur les côtes de Bretagne, l’histoire de l’Académie, année 1722, en fait mention dans les termes suivants.
"Aux environs de Saint-Paul de Léon en Basse-Bretagne, il y a sur la mer un canton qui avant l’an 1666 était habité & ne l’est plus à cause d’un sable qui le couvre jusqu’à une hauteur de plus de 20 pieds, & qui d’année en année s’avance & gagne du terrain. A compter de l’époque marquée il a gagné plus de six lieues, & il n’est plus qu’à une demi-lieue de Saint-Paul, de sorte que selon toutes les apparences il faudra abandonner la ville. Dans le pays submergé on voit encore quelques pointes de clochers & quelques cheminées qui sortent de cette mer de sable ; les habitants des villages enterrez ont eu du moins le loisir de quitter leurs maisons pour aller mendier.
C’est le vent d’est ou du nord qui avance cette calamité, il élève ce sable qui est très fin, & le porte en si grande quantité & avec tant de vitesse, que M. Deslandes à qui l’Académie doit cette observation, dit qu’en se promenant en ce pays-là pendant que le vent charriait, il était obligé de secouer de temps en temps son chapeau & son habit, parce qu’il les sentait appesantis : de plus quand ce vent est violent, il jette ce sable par dessus un petit bras de mer, jusque dans Roscof, petit port assez fréquenté par les vaisseaux étrangers ; le sable s’élève dans les rues de cette bourgade jusqu’à deux pieds, & on l’enlève par charretées. On peut remarquer en passant qu’il y a dans ce sable beaucoup de parties ferrugineuses qui se reconnaissent au couteau aimanté." "

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