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13 mai 2011 5 13 /05 /mai /2011 14:12

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Aujourd'hui, nous aborderons le thème de la reproduction...


 

 

HISTOIRE NATURELLE.

HISTOIRE DES ANIMAUX.

CHAPITRE II.

 

De la Reproduction en général.


 

" Examinons de plus près cette propriété commune à l’animal et au végétal, cette puissance de produire son semblable, cette chaîne d’existences successives d’individus, qui constitue l’existence réelle de l’espèce ; et sans nous attacher à la génération de l’homme ou à celle d’une espèce particulière d’animal, voyons en général les phénomènes de la reproduction, rassemblons des faits pour nous donner des idées, et faisons l’énumération des différents moyens dont la Nature fait usage pour renouveller les êtres organisés.


 

Le premier moyen, et, selon nous, le plus simple de tous, est de rassembler dans un être une infinité d’êtres organiques semblables, et de composer tellement sa substance, qu’il n’y ait pas une partie qui ne contienne un germe de la même espèce, et qui par conséquent ne puisse elle-même devenir un tout semblable à celui dans lequel elle est contenue.

Cet appareil paraît d’abord supposer une dépense prodigieuse et entraîner la profusion, cependant ce n’est qu’une magnificence assez ordinaire à la Nature, et qui se manifeste même dans des espèces communes et inférieures, telles que sont les vers, les polypes, les ormes, les saules, les groseilliers et plusieurs autres plantes et insectes dont chaque partie contient un tout, qui par le seul développement peut devenir une plante ou un insecte.


En considérant sous ce point de vue les êtres organisés et leur reproduction, un individu n’est qu’un tout uniformément organisé dans toutes ses parties intérieures, un composé d’une infinité de figures semblables et de parties similaires, un assemblage de germes ou de petits individus de la même espèce, lesquels peuvent tous se développer de la même façon, suivant les circonstances, et former de nouveaux tous composez comme le premier.


 

En approfondissant cette idée nous allons trouver aux végétaux et aux animaux un rapport avec les minéraux que nous ne soupçonnions pas : les sels et quelques autres minéraux sont composez de parties semblables entr’elles et semblables au tout qu’elles composent ; un grain de sel marin est un cube composé d’une infinité d’autres cubes que l’on peut reconnaître distinctement au microscope, ces petits cubes sont eux-mêmes composés d’autres cubes qu’on aperçoit avec un meilleur microscope, et l’on ne peut guère douter que les parties primitives et constituantes de ce sel ne soient aussi des cubes d’une petitesse qui échappera toujours à nos yeux, et même à notre imagination. Les animaux et les plantes qui peuvent se multiplier et se reproduire par toutes leurs parties, sont des corps organisés composés d’autres corps organiques semblables, dont les parties primitives et constituantes sont aussi organiques et semblables, et dont nous discernons à l’œil la quantité accumulée, mais dont nous ne pouvons apercevoir les parties primitives que par le raisonnement et par l’analogie que nous venons d’établir.


 

Cela nous conduit à croire qu’il y a dans la Nature une infinité de parties organiques actuellement existantes, vivantes, et dont la substance est la même que celle des êtres organisés, comme il y a une infinité de particules brutes semblables aux corps bruts que nous connoissons, et que comme il faut peut-être des millions de petits cubes de sel accumulés pour faire l’individu sensible d’un grain de sel marin, il faut aussi des millions de parties organiques semblables au tout, pour former un seul des germes que contient l’individu d’un orme ou d’un polype ; et comme il faut séparer, briser et dissoudre un cube de sel marin pour apercevoir, au moyen de la cristallisation, les petits cubes dont il est composé, il faut de même séparer les parties d’un orme ou d’un polype pour reconnoître ensuite, au moyen de la végétation ou du développement, les petits ormes ou les petits polypes contenus dans ces parties.

 

La difficulté de se prêter à cette idée ne peut venir que d’un préjugé fortement établi dans l’esprit des hommes, on croit qu’il n’y a de moyens de juger du composé que par le simple, et que pour connaître la constitution organique d’un être, il faut le réduire à des parties simples et non organiques, en sorte qu’il paraît plus aisé de concevoir comment un cube est nécessairement composé d’autres cubes, que de voir qu’il soit possible qu’un polype soit composé d’autres polypes ; mais examinons avec attention et voyons ce qu’on doit entendre par le simple et par le composé, nous trouverons qu’en cela, comme en tout, le plan de la Nature est bien différent du canevas de nos idées. "

 

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