Bonjour à toutes et à tous !
Comme vous ne le savez pas, mais je vous le révèle, il m’arrive fréquemment d’aller travailler sur mes textes au café, j’en fréquente deux particulièrement dans ma ville. L’autre jour, j’ai surpris, sans le vouloir vous le pensez bien, une conversation sur Tolkien…
Je vous la livre, car je la trouve, sinon parfaitement exacte historiquement, néanmoins instructive sur la fabrication de la littérature.
Tolkien au début du 20ème siècle aurait voulu, avec quelques amis, rien que moins donner à l’Angleterre productiviste, capitaliste, industrialisée, de nouveaux mythes, de toutes pièces, par la littérature Fantasy ! Dans un royaume anglican, leur objectif aurait été de le rendre catholique ! Pure délire ? En tous cas, de retour de 14-18 où il aurait perdu tous ses amis, il s’est mis à la rédaction de tout l’univers que nous connaissons, soit par la lecture, soit plus récemment et étroitement par la trilogie de Peter Jackson.
J’aime l’idée de Tolkien avait un projet, que son écriture, que je ne connais que par Bilbo le Hobbit, pleine de poésie, n’est pas anodine, mais comporte une vraie volonté, une envie de faire quelque chose qui dépasse la simple ambition d’être publié, d’écrire un livre. C’est pour moi justement l’essence même de la littérature populaire exigeante, créer du mythe, du moins une histoire différente de l’Histoire officielle fabriquée par tous types de pouvoir.
Un auteur de littérature n’a pas vocation à ne parler que de soi, mais bel et bien à s’inscrire dans une société donnée, y compris en réaction !
Après, l’écrivain(e) est libre de choisir son projet, modeste, démesuré, fou, sage, dans le genre qu’il souhaite ou invente, peu importe…
Emile Zola avec les Rougon-Macquart, Balzac avec la Comédie Humaine, Steinbeck, Aleksandr Soljenitsin, William Shakespeare, Georges Simenon, Hambâté Bâ, Marguerite Yourcenar, avaient tous un projet, il n’est pas permis d’en douter un instant… Il ne faut pas s’étonner qu’ils restent aussi lus, aussi connus. D’autres écrivains ont bien écrit aussi bien voir mieux qu’eux à leur époque, cela ne fait aucun doute. Mais sans ce projet à vocation sociale, que repousse nombre d’écrivain(e)s, réfugié(e)s dans l’art littéraire pour échapper au vaste monde et non en proposer une alternative ou l‘affronter de face.
Sans doute manquent-ils d’une vision, d’une force de travail, de mégalomanie également !
Alors bien sûr, cela “ravale” pour certains la littérature à la construction d’un objet utiltaire… Mais comment une activité humaine quelconque pourrait totalement s’asbtenir de toute utilité sociale ? L’important est de bien comprendre la différence profonde qui existe entre ces deux types de projets.
Le projet littéraire provient d’une personne ou d’un tout petit groupe de personnes, un projet économique ou politique provient d’intérêts, peu avouables ?, qui concerne parfois des millions de personnes.
L’un influence, l’autre détruit, construit, agit sur la matière, la faune, la flore et le destin des humains…
Je vous ai retrouvé un court article écrit sur Le Seigneurs des Anneaux dans les archives du blog 36...
Gulzar
http://36quaidufutur.over-blog.com/article-souvenir-du-seigneur-des-anneaux-54959528.html