Bonsoir à toutes et tous !
Me voici de retour après Noël.
J'ai presque fini mes recueils pour les éditeurs...
Après, je dois finir également la nouvelle pour le concours d'Infini, qui j'espère aura lieu en 2010. je la prépare depuis six mois...
J'ai profité de ce dimanche pour aller voir Avatar, le dernier film en date de James Cameron, et en 3D.
Tout d'abord, ce témoignage n'est que le mien, malgré souvent un réel plaisir étrange de se sentir dans le décor, d'être physiquement au plus près des acteurs, la vision 3D m'a à la longue fatigué la vue. Ce qui amoindrit tout de même le plaisir.
Si ne voulez pas risquer pareil désagrément, allez le voir en 2D ! Mais j'ai voulu essayer, par curiosité.
Bon, venons-en à l'essentiel, au film ! Comme d'habitude, je ne vous raconte pas exactement le synopis. Sachez seulement le scénario reste classique, sans originalité dans sa structure générale.
Une firme, et non les USA du futur, le détail compte, exploite du minerai sur une planète lointaine, habité d'un peuple d'humanoïdes vivant dans une forêt recouvrant la planète. Un gisement de minerai est découvert juste sous l'arbre géant où habite une tribu...
Le mot "avatar" évoque des "faux indigènes", manipulés mentalement par des opérateurs qui, eux, restent dans la base militaire... Leur utilité recherchée est de faire le lien entre les humains et les indigènes.
Je n'évoquerai pas en détails les effets spéciaux, les décors. Mais d'une phrase, "Avatar" est une curiosité et une déception d'une certaine manière.
En effet, l'esthétique du film est assez daté !!! Même si tout est prodigieusement bien léché, les hélicos, les navettes, le vaisseau en orbite, la mine-base militaire sont très traditionnelles. Alors peut-être est-ce pour ramener le film à aujourd'hui, ne pas l'emmener trop loin, de peur de ne plus être en phase avec un très large public ?
Mais pour moi, qui attend beaucoup de chaque film de Cameron, c'est étrange à l'écran... Cela fonctionne certes, mais on a l'impression de déjà vu... C'est embêtant pour un film si attendu pour ces révolutions techniques, qui ne paraissent que régurgiter des ambiances déjà existantes dans le monde du récit d'Anticipation.
Pareils pour les indigènes, le peuple de Pandora. ce sont tous simplement les personnages des récits de Caza ! Cette couleur de peau bleue, ces yeux mangeant leur visage faient irristiblement penser à son oeuvre... Mais sans l'originalité des récits de Caza !
La trame narrative est aussi très inspiré de la série Aquablue, avec à nouveau les mêmes personnages à la peau bleue…
Par contre, je trouve que le sujet de fond est vraiment là. Celui du droit du plus fort à disposer du territoire, des ressources, et de la vie du plus faible technologiquement. Le film est sans pitié, très réaliste. Et si le peuple de Pandora gagne, fait fuir ses bourreaux humains, ce n'est que parce qu'un humain les aide, leur fournit une connaissance de l'ennemi, et quelques armes. Egalement parce qu'il ne s'agit que de quelques centaines d'humains mercenaires, pas d'une vraie armée qu'ils doivent combattre...
Il n'y a pas de morale absurde, hors de tout contexte réaliste.
Les mercenaires ne tuent pas par "haine naturelle", mais parce que leur vie est menacée, que leurs chefs leur présentent les indigènes comme des "sauvages", aculturés, des sous-hommes...
De même avec la relation qu'entretient le peuple de Pandora avec sa planète. Loin de tout délire mystico-africano je ne sais quoi, une explication scientifique nous est fournie. "Avatar" nous présente donc un monde réel, avec ses explications, même inconnu sur Terre, comme ce fameux vortex qui fait disparaître la gravité, où les montagnes volent...
Une très belle idée également est cette liaison que chaque indigène entretient, via sa longue natte de cheveux aux terminaisons nerveuses, avec sa monture "cheval" et "dragons". Cela renforce cette sensation de symbiose entre Pandora et ses habitants. Pandora, qui se révèle être une planète avec un réseau nerveux, une pensée, une possibilité d'action.
Exactement comme dans Solaris de Stanislas Lem !
Bref, malgré un certain sentiment de déception sur l'originalité de l'histoire, et plus encore sur l'esthétique du film, c'est du sacré bon boulot tout de même, mais sans l'émotion que procurait Titanic par exemple.
Surtout, ce film me donne envie de relire tout Caza, et Stanislas Lem.
Et de revoir un film qui va vous surprendre peut-être ! Il s'agit d'un film de Jim Jarmusch qui se déroule fin du 19ème siècle aux USA, "Dead Man", avec Johnny Deep, et une musique de Neil Young, que je vous conseille.
Nous sommes loin de la SF, mais une scène est à rapprocher d'"Avatar"... "Nobody", un indien ramené à l'Est découvre les grandes villes, les buildings, les voitures, les européens qui arrivent par millions pour envahir sa terre. Et lorsqu'il rentre parmi les siens, personne ne le croit... Personne ne peut croire qu'une telle chose est possible, si éloigné de la vie proche de la nature des indiens d'Amérique du Nord...
S'il y a une morale à dégager d'"Avatar", c'est bien celle-ci. Il faut croire au plus horrible, car il arrive. Il faut être fort pour se défendre. Il faut la technologie de vos ennemis, sous peine de succomber.
"Avatar" aurait pu être un film de Paul Verhoven...
A bientôt, avec une autre chronique !
Gulzar
Avatar, réflexion sur la couleur des personnages
Petit rajout à ma chronique sur le film de James Cameron, "Avatar". J'ai omis de parler de la couleur de peau des habitants de Pandora, la planète exploitée par les humains.
Ils sont bleus. Plus bleus encore que les personnages de Peyo !
Auraient-ils pu être d'une autre couleur, et laquelle ?
Vert ? Absurde, cela fait immédiatement référence à cette espèce de caricature de l'extra-terrestre.... Hors les habitants de Pandora sont chez eux...
Jaune ? Pourquoi pas ? Mais cela risque de faire girafe, vu leur haute taille et leurs peintures corporelles...
Rouge ? La couleur est aggressive, alors que ce sont eux les agressés...
Violet, Ocre, orange ? Ce n'a pas été le choix retenu....
Alors pourquoi le bleu a-t-il été retenu pour"Avatar" ? Sans doute pour son pouvoir relaxant, calme, qui rappelle paradoxalement la Terre.
Ce que fait subir à Pandora la firme venue de Terre pourrait bien nous arriver un jour prochain...
Essayer d'imaginer ces personnages avec une autre couleur si vous avez vu le film . Ce n'est pas évidemment ! La couleur de peau pour des êtres
extra-terrestres est une donné fondamentale lors d'un film, d'un récit.
Exactement comme dans les relations interhumaines.
Cela peut nous apparaître ridicule, sans objet, pourtant un forte partie de l'humanité est sensible à la couleur de peau des personnes auxquelles elle est confrontée... Toute l'idéologie du racisme est fondée sur ces fantasmes, sur la négation même de la notion d'espèce humaine unique telle qu'elle est sur Terre. La notion de races est sans objet. Seule la notion d'ethnicité est valable, c'est à dire de spécificités culturelles, mêlées ou non à des caractéristiques physiques négligables, tel la couleur de peau, la teneur d'oxygène dans le sang pour les humains habitant en altitude par exemple. Et encore, cette notion peut être aussi reprise à mauvais escient....
En voilà un thème de nouvelle SF, imaginer des êtres sans couleurs !
A bientôt pour une prochaine chronique en 2010. Bonne année à vous !
Gulzar