Bonjour à toutes et tous.
Voici une rareté cinématographique je pense, que je n'ai trouvé qu'en VHS. Comme je cherche systématiquement à visionner tous les films proche de la SF, je suis tombé dessus. C'est l'intérêt de vouloir tout connaître...
il s'agit d'un film d'anticipation, Demain les mômes, coproduit par FR3 en 1976, de Jean Pourtalé, avec Niels Arestrup. Sans en dire trop, une catastrophe, sans doute de type guerrière, tuent quasiment tout le monde, laissant un adulte face à quelques enfants...
Noté la similarité avec le titre du roman de Simak, Demain les chiens, où les canidés succèdent aux humains...
Autant le dire tout de suite, le film tant dans l'écriture que la réalisation, se tient bien. L'histoire n'a rien de vraiment nouveau dans le thème, un fléau décimant l'Humanité en quasi totalité, mais le style très sec de l'image et du montage, le détail de la trame narrative, le jeu des acteurs loin de tout larmoiement et une fin sans trace de pitié m'ont plu.
C'est tellement rare un film d'anticipation à la française, tourné dans une région quasi désertique du sud du pays.
Il m'a fait pensé par certains côtés à La semence de l'homme de Marco Ferreri, autre rareté cette fois disponible en dvd, sur le même thème de survivants isolés après une catastrophe, dans le cas du film italien une grippe si je me souviens bien.
L'un des points forts de Demain les mômes est que la catastrophe n'est pas expliquée... Elle n'est qu'un son strident, façon cigales, qui tuent la population... Et c'est très bien comme cela. Arme meurtrière, phénomène naturel ou E.T. ?
Il y a aussi la complémentarité et l'opposition entre la campagne (où habite le personnage adulte) et la ville (où il va se ravitailler).
Et bien sûr, il ya cette dizaine d'enfants qui traîne avec eux un adulte, faible d'esprit, qu'ils consente à nourrir.
Tout l'art du film est de ne surtout pas les individualiser trop tôt. Ils sont filmés de loin, pas encore tout à fait comme une menace, mais déjà comme autres, étrangers au monde disparu, où l'adulte était Roi... Leurs visages n'apparaissent qu'au bout d'une demi-heure.
C'est très étonnant comme le personnage de Niels Arestrup, vivant dans sa maison de campagne, ne va pas au-devant des enfants pour s'inquiéter de leur santé, leur donner à manger ; mais reste en retrait.
Déjà, il craint leur présence.
Chacun reste chez soi. L'adulte dans sa maison, les enfants dans la grange en face. Le point d'eau devient alors le premier lieu de rencontre...
Ensuite, tout va s'enchaîner, pour le pire... L'adulte tente en vain de refonder le monde d'avant, celui de la subordination de l'enfant à l'adulte... Même si l'adulte conduit un gros 4x4 jaune utilitaire qui ressemble à un jouet.
Je ne vous raconte pas le film en détail, essayez de le visionner. Ce n'est pas virevoltant, mais c'est très honorable, très cohérent, proche aussi du cinéma de David Cronenberg je trouve dans l'exploration jusqu'auboutiste d'un thème, mais tourné dans le Gar ou l'Ardèche.
Si vous connaissez d'autres films rares comme Demain les mômes, n'hésitez pas à me les signaler, ainsi qu'aux autres lecteurs du blog.
Gulzar