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6 août 2010 5 06 /08 /août /2010 10:22

Bonjour à toutes et tous !

Petite chronique cinéma ce matin, avec Frissons, de David Cronenberg, l'un de ses premiers films, tourné avec peu de moyens.

affiche frissons
Dans la grande tradition des savants fous, un chercheur en biologie, travaillant sur le remplacement d'organes par des parasites occupant les mêmes fonctions, a implanté un parasite développant à outrance la sexualité chez une jeune femme. Il la tue, en cherchant à tuer le parasite, puis se suicide.
Malencontreusement, le parasite résiste, saute par le balcon, passe par la cave, et envahit les habitants d'une résidence grand standing sur une île isolée près de Montreal. Les habitants sont tous contaminés les uns après les autres, se livrent à des orgies...
Je ne vous raconte pas la fin, très logique... au cas où vous n'auriez pas vu cette "révolution" dans le genre horrifique et fantastique.

Je viens de revoir le film pour la seconde fois, et malgré les effets spéciaux vraiment légers, comme le sang de couleur orange, le film tient remarquablement la route, comme l'on dit ! C'est aussi très bien filmé par moment, fort visuellement, notamment la fin. Ce qui n'est pas évident lorsqu'il faut filmer principalement des couloirs, des appartements froids. Même si nous sommes loin de la beauté visuelle de Crash par exemple !
L'environnement de béton, de verre et de moquette de cet immeuble censé offrir tout le confort, nouveau bunker refuge contre le monde, est essentiel au film. L'isolement des victimes du parasite causera leur perte. Le film commence intelligemment d'ailleurs par la publicité de l'immeuble ! L'on vend un paradis qui tournera au cauchemar... D'un point de vue scénaristique, c'est bien écrit !

Comme l'explique Cronenberg dans le bonus du dvd, il a bénéficié d'une politique fiscale au Canada dans les années 70 favorable au cinéma. Les gens aisés pouvaient déduire de leurs impôts les aides à la production...
Il a pu alors trouver du financement, et refonder avec d'autres le film d'horreur, l'amener sur des thématiques actuelles, du 20ème siècle du moins.
La technologie, la biologie, ce que font les humains de leurs corps, l'isolement des gens, sont les grands axiomes de son cinéma. Il quitte le moyen-âge (le village, loup-garou, Dracula, etc...) pour rejoindre la ville, la Science et ses applications effarantes...

Les obsessions d'améliorer le corps, de modifier le comportement humain sont très contemporaines. C'est ce qui rend le film effrayant, car possible...

Autant dire que je me dois de voir tout Cronenberg ! J'en suis à 5, 6 films, dont Videodrome, Scanners et ExistenceZ que j'ai déjà du chroniquer il me semble. Toutes ces thématiques sont très proches de grands axiomes de 36, quai du Futur... Impossible de passer sous silence la biologie au sens large, le rapport entre l'industrie et le vivant !

Fatalement, toutes celles et ceux qui explorent les futurs possibles reviennent, au moins en partie, sur sur les thématiques de Cronenberg. Ce réalisateur est donc indispensable à visionner pour écrire de la bonne Anticipation !

A bientôt avec une chronique livresque !
Gulzar

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