Bonjour à toutes et tous !
Aujourd’hui, grâce à ma quête constante de nouveaux films à découvrir, je suis très heureux de pouvoir vous présenter un véritable chef d’œuvre, Le fil de la vie d'Anders Ronnow Klarlund ! Un film dont je n’avais jamais entendu parlé à vrai dire, dont je n’avais jamais trouvé trace sur aucun site spécialisé, mais que j’ai déniché dans le rayon enfant de la bibliothèque municipale que je pille avec grande constance…
Il s’agit donc d’un film d’animation du Nord de l’Europe, dont les protagonistes sont des marionnettes en bois manipulées par fils, comme dans certains théâtres pour enfants.
L’histoire, très shakespearienne, est celle d’une famille royale en proie à une conspiration. Le suicide du Roi déclenche une convoitise du pouvoir lié à la succession. Interviendra aussi une histoire d’amour entre le fils du Roi et la chef des rebelles. Le rapport plus qu’ambigüe entre Histoire officielle et réalité vécue par le peuple est aussi très présente et intéressante.
Outre la lumière, les cadrages, le montage toujours utiles à l’histoire, l’un des points forts du film est l’utilisation du bois lui-même. Son état indique l’âge et la moralité des personnages. Du bois à peine sec au bois ravagé par le temps, la palette est magnifiquement utilisée !
Mais bien sûr, si je suis aussi enthousiaste sur ce film, il y a une raison qui tient à la narration, et qui je dois dire est rarissime, à part peut-être le dernier film de Paul Grimaud, La table tournante, où ses personnages de dessin animé sont avec lui dans l’écran, voir à la limite Qui veut la peau de Roger Rabbit de Roger Zemeckis !
Les personnages, l’histoire elle-même se confond avec son mode de représentation !
Je m’explique, et sans crainte de vous divulguer trop le film, car ce principe de narration est très simple, apparaît dès le générique. Dans l’univers du Fil de la vie, tous les êtres vivants, humains comme animaux, sont reliés au ciel par des fils… Lorsqu’ils naissent, des fils descendent du ciel et viennent se lier au bébé. Lorsque qu’ils meurent, les fils se défont et chutent du ciel toujours nuageux. Pour les tuer, il suffit de couper leurs fils de vie…. Dans ce monde, tous sont des marionnettes, au sens physique du terme…
Ce qui veut dire que leur habitation n’ont pas de toit par exemple, que les villes sont défendus par des barrières non au sol, mais en l’air, retenant les fils de vie, et empêchant les agresseurs d’aller plus loin ! Lorsque le Roi se suicide au tout début du fil, il se coupe lui-même les fils un à un, avant le tout dernier fil de vie…
Il y a donc fusion totale entre le récit et sa forme cinématographique ! Ce qui encore une fois est rarissime !
Prenons Monstres & Compagnie, un film d’animation numérique de Pixar à l’idée sympathique, les monstres récoltent de l’énergie nécessaire à leur monde en effrayant les enfants ! Et bien, la même histoire pourrait être racontée en dessin animé, en acteurs déguisés, en pâte à modeler, etc…
Le fil de la vie ne peut raconté autrement qu’avec des marionnettes filaires, à moins de perdre tout sens !
Dès le générique, l’on est dans l’ambiance ! Car les premiers plans nous montrent les manipulateurs et toute l’équipe du plateau de tournage au travail, préparant leurs plans, répétant les mouvements des marionnettes, installant la caméra. Tous portent des k-ways contre la pluie artificielle, perchés au dessus du décor sur des échafaudages de chantier.
Et d’un plan à l’autre, nous passons de l’Univers des Dieux manipulateurs au Monde des marionnettes manipulées, nous rentrons dans le film ! Le film nous mets, nous spectateurs humains, dans le rôle de divinités…
Faite-moi confiance, acheter le dvd, même si vous n’avez pas d’enfants sous la main à qui le montrer ! Le fil de la vie est une rare réussite, l‘un de ces films essentiels dont on se demande pourquoi ils n‘ont pas été fait plus tôt… Il renoue aussi avec le plaisir que procurent les films en décor réel de Jim Henson, tel le fameux Dark Crystal.
À bientôt avec un autre film !
Gulzar