Bonjour à toutes et à tous !
Courte chronique cinéma aujourd'hui, avant de reprendre l'écriture ! Elle est consacrée à un film lié à l'enfance, Le trou noir, production Walt Disney de 1979.
J'en avais gardé un bon souvenir, mais pour écrire une chronique, et pouvoir éventuellement tenir compte de cette histoire pour mes écrits, je devais le revoir. J'ai donc acheté le dvd et visionner le film il y a quelques temps.
Je n'ai pas été déçu ! Il y a quelques moments de bravoure cinématographique, même s'il faut bien l'avouer le charme du film ne tient pas à sa narration classique, voir plus, puisqu'inspirée directement de 20 000 lieux sous les mers de Verne, et de Moby Dick !
Résumons très rapidement. De retour vers la Terre, le petit vaisseau Palomino croise un énorme vaisseau supposé perdu, l'USS Cygnus, qui est en orbite autour d'un trou noir. L'équipage monte à bord, reçu par le capitaine, l'équipage ayant disparu...
Bien entendu, le capitaine obsédé par l'idée de plonger dans le trou noir pour en explorer la vraie nature, en ressortir de l'autre côté, a transformé l'équipage en êtres robotisés, refusant de revenir sur Terre et sa médiocrité...
Il y a à peine besoin d'avoir gardé son esprit d'enfance pour revoir le film. L'histoire est cohérente, à la limite même scientifiquement, puisqu'en théorie bien sûr, il est possible de stationner près de l'horizon d'un trou noir, en pouvant récupérer d'ailleurs de l'énergie.
La fin, la mort du vaisseau USS Cygnus et de son capitaine sont logiques, mais finalement poignantes. L'assassin de tout un équipage ira au bout de son destin...
Surtout, esthétiquement, il y a vraiment de belles idées.
Le trou noir est évidemment en couleurs ! Mais ce vortex revient souvent, obsédant tout du long du film.
Les deux robots volants, un à bord du Palomino, l'autre à bord du USS Cygnus, sont absolument troublants à l'image. A locomotion par antigravité, ils volent littéralement dans les airs, circulent au milieu des acteurs, y projectent leurs ombres, sans aucun effets numériques d'aucune sorte, ou mélange de deux plans filmés séparément ! Il y a là une magie à la Méliès, du vrai cinéma enchanteur !
Après avoir revu certaines scènes, je me suis rendu compte de la tricherie bien sûr. Les robots sont soit coupés à l'image par le bas, soit par le haut, donc manipulés par chariot à roulettes ou suspendus ! Ou bien alors, leur support se dissimule dans le décor. Emporté par le mouvement, le spectateur qu nous sommes ne voit rien là de suspect !
L'effet fonctionne pourtant impeccablement ! Les robots du Trou noir et les acteurs jouent ensemble, physiquement, et cela ce ressent à l'image.
Le vaisseau USS Cygnus est enfin à lui tout seul la vedette du film, plus même que le trou noir. On se demande même si son vrai nom ne serait pas URSS Cygnus, tant le film dénonce l'uniformisation de l'humain au service d'une dictature scientifique sans âme !!!
Chacun peut bien sûr ressentir ce vaisseau différemment, mais je le trouve confondant de beauté plastique, entièrement fait d'armatures métalliques et de lumière, il défit la force obscure du trou noir !
Surtout, il est bien filmé. Son approche par le minuscule Palomino est longue, l'on a le temps de l'admirer. Puis l'on parcoure ses coursives tout du long du film, avant de le voir sombrer...
Mélange de la Tour Eiffel et du Crystal Palace du 19ème siècle, du vaisseau d'Albator et de porte-avions militaire, il est l'un des plus beaux vaisseaux du cinéma de Science-Fiction ! Sa logique n'est pas tant rationnaliste que mentale. Il exprime le phare de l'Humanité tentant de percer à jour les ténèbres du Cosmos, plutôt qu'un vaisseau réellement fait pour voyager dans l'espace profond...
C'est un bel exemple à méditer lorsqu'il faut concevoir un objet, un habitat, un vêtement dans un film de SF. Faut-il alors privilégier le réalisme, s'il est possible d'ailleurs de le définir dans un futur éloigné, ou le sentiment, le sens qu'il doit dégager ?
Le trou noir, un film à revoir !
A bientôt, avec d'autres chroniques film et BD.
Gulzar