Résumé
Masure et démesure
La descente des sommets se prolongeait dans le soleil couchant. La frontière franco-suisse loin derrière, les sapins faisaient place à d’autres arbres inconnus. Wictorius se plaignit d’avoir mal aux pieds.
- On va se reposer là !
L’autochtone Charlus qui l’avait fait prisonnier le mena à une espèce de masure faite de pierre et de tôles étranges, dans le plus pur style préhistorique.
- De quoi est donc fait le toit si pentu ?
- Mais d’ardoise doublée de laine de mouton ! Vous n’avez pas ça au Brazil ?
- C’est-à-dire que non, plutôt de l’hyper-fibre. C’est l’idéal pour bâtir en hauteur.
Charlus se fit méfiant, baissant la voix.
- Vous savez, on est tranquille ici en altitude. Y’a personne pour nous écouter. Mais déjà que vous êtes noir, faites attention à ne pas trop causer technologie en public… Mangez donc de la tomme, ça va pas vous tuer !
- Votre Farindol n’aime pas le progrès, je comprends.
Avalant précipitamment une gorgée de vin rouge, Charlus se fâcha tout net.
- Le Président Farindol est un grand Président ! On a beaucoup de chance de l’avoir, ses ancêtres nous ont sauvé du nucléaire et de toutes ces saloperies du diable !
- Au Brazil, nous vivons très bien avec toutes ces fameuses saloperies, dans l’harmonie des ethnies et le respect des différences.
- Je t’arrête tout de suite, l’étranger. Faut pas me la faire à moi, je suis pas un crétin des Alpes ! C’est juste bon pour les riches dans leurs villas volantes. Au Brazil comme partout, y’a des pauvres qu’y bouffent que du Snug. Je le sais, je l’ai vu à la télé. On a un écran rézo au café du hameau. Et maintenant, on dort. Prenez donc un caillou comme oreiller, j‘ai rien d‘autre à vous offrir.
La suite demain !