Résumé
Wictorius sur le banc
Nul espoir n’était permis, la fuite se révélait impossible. Wictorius vérifia les serrures, les barreaux aux fenêtres de la Mairie de la Chapelle d’Abondance. Tout était d’une solidité à toute épreuve. Il lui aurait fallu tout son arsenal portatif d’acides divers ou de lasers foudroyants pour en venir à bout.
Mais là, il n’avait pas même un couteau suisse.
Résigné mais pas abattu, Wictorius se rassit sur le banc en bois. Le factionnaire tardait à venir, avec sans doute un formularium à roulettes, indispensable instrument de toute administration, sur Terre comme dans l’Espace. Partout où elle allait, l’humanité emmenait le meilleur d‘elle-même.
Au-dessus du portrait du Président Gustave Farindol, sixième du nom, trônait la devise de la République Paysanne peinte en lettres d’or sur le mur blanc, Récoltes Famille Patrie. Le crucifix lui était simplement posé sur la cheminée.
Ces gens étaient sans doute authentiquement chrétiens, voir même catholiques. C’était tout de même assez émouvant, quand il songeait à ce qu’était devenu ce genre de monothéisme au Brazil, simple fantaisie spirituelle ou fanatisme ouvertement assumé.
La porte s’ouvrit après de grands bruits de clés. Wictorius se leva, reboutonna sa veste. Il était prêt à affronter l’administration.
- Excusez le retard, je n’ai pas retrouvé le manuel de procédure à suivre en cas d’invasion !
- Mais sachez que je ne viens pas vous envahir. Je suis un touriste égaré, qui ne souhaite que regagner son pays natal en vous causant le moins d’embêtements possibles…
Le factionnaire avec sous le bras un tas d formulaires papier à remplir tira une chaise.
- Vous parlez bien, mais vous êtes un étranger. Et noir et plus. Quoi que personnellement, la couleur me laisse indifférent. Dans un cheval, c’est pas la robe qui compte, c’est l’état des dents, la solidité du jarret !
La suite demain !