Gulzarama - épisode 178 - mercredi 20 juin

Résumé

Décollage immédiat

- Fini le bal masqué, la vie oisive, le luxe éhonté ! Canard Déchaîné, me voilà ! Mais avant, accomplissons une tâche de la plus haute importance…

Souvent, Wictorius soliloquait à profusion au cours de ses missions. D’après Wolfgang Di Stefano, le psychologue professionnel détaché par la Grosse Citrouille auprès de ses espions, rien de grave ; il ne s’agissait que d’un léger disfonctionnement psychotique, doublé d’un soupçon de dilatation du plus-que-moi, bien compréhensible chez cette élite physico-intellectuelle.

Au petit salon de l’entrepont, Wictorius avait bien noté l’emplacement de la collection de boissons rares de Monsieur Shu, un buffet style Mao. Sans vergogne, il déroba la liqueur Machu Pichu du Milliardaire. 

- Par ce vol, je te signifie infâme créateur du snug tout mon mépris. Tu boiras de l’eau jusqu’à Massilia, affameur ! 

Rageusement, Wictorius balança toutes les autres bouteilles par le hublot de la villa volante avant de s‘éclipser. Par une coursive de service, Wictorius parvint discrètement à l‘arrière de la villa volante, sans heureusement rencontrer Win Win ou Wong Wong. 

Deux géants en habits de marins aériens nettoyaient le pont à grandes eaux. 

- Ne vous inquiétez pas, les gars, je ne fais que décoller ! Pourriez-vous m’aider ? 

Péniblement, Wictorius monta dans la Demoiselle 37, réplique d'un frustre aéroplane des siècles passés. Wong Wong lui avait certifié l’authenticité du parachute, il ne risquait donc rien. S’il ne pouvait atterrir, il sauterait en vol. 

Nonchalamment, un géant tourna l’hélice, ce qui enclencha le moteur. Dans le bruit infernal, le second géant s’agita derrière une console, appuya sur un gros bouton rouge et leva le pouce

D’un coup, Wictorius eut le souffle coupé par la catapulte. Cramponné au manche à balai, il crut mourir d‘une joie intense. La Demoiselle 37 décollait ! Il volait au-dessus de la maudite France !

La suite demain !