Résumé
Marche ou crève
À l‘étonnement de Wictorius, les chaussures rustiques se révélèrent confortables, souples et solides à la fois. Par contre, l’usage de ces lacets lui posaient un réel problème psychomoteur. Il avait bien du mal à s’y faire, habitué qu’il était aux vêtements auto-adaptatifs.
Chaque matin et chaque soir, c’était au Résistant en culottes courtes qui l’accompagnait qui le chaussait et déchaussait.
- Vous n’avez pas de lacets au Brazil ?
- Et bien non, jeune Jacquot De Cheminade-Huchon ! Pour nous autres de la nouvelle économie, le lacet, c’est le passé ! Ne pourrions-nous pas nous arrêter une nuit dans une auberge ? cela fait trois jours que nous marchons et dormons n’importe où…
Le jeune Résistant se retourna, abasourdi par tant de naïveté chez cet adulte couleur d‘ébène, un étranger qui savait à peine mettre un pied devant l‘autre, qui ne connaissait rien aux champignons, atomiques ou pas.
- Dites donc l’espion, nous ne sommes pas en visite au Parc Médiéval de Touraine ! Je risque ma peau pour vous, alors que vous, vous n’avez rien fait pour nous ! Si j’étais membre du Comité Consultatif des Missions Annexes, je vous aurai mis sur la route de Jaujac-le-Haut et adieu !
- Je vous laisse tout de même une Demoiselle 37 tout à fait réparable ! Un magnifique avion qui pourrait utilement servir l’ANE !
- Une épave, oui, qui a abîmé cinq poiriers au père à Pierre-Louis ! Que nous avons descendu aux grottes au prix des pires efforts pour ne pas alerter la Gendarmerie ! Que voulez-vous qu’on en fasse de votre vieillerie volante ? Nous sommes une Armée moderne, nous, avec des drones silencieux, démontables, qui volent à l’alcool de pommes !
- Et quand arriverons-nous enfin au village de Haute-Cloque ?
- Pas pour le dîner ! En avant marche !
La suite demain !