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5 août 2010 4 05 /08 /août /2010 17:32

Bonjour à toutes et tous !

Petite réflexion ce matin sur le positionnement de la SF sur l'échelle du temps ! Cela peut paraître bien théorique, mais pourtant, ce positionnement influence grandement sur une oeuvre.

En effet, où situer une histoire ? Très proche de nous ? Loin dans le temps, disons trois ou trente mille ans ? Aujourd'hui même ?
Et même au-delà de textes pris un par un, où un auteur décide de créer prioritairement son oeuvre ?

Est-ce possible d'écrire Fahreinheit 451 en situant le roman deux mille ans en avant ? Dans deux mille ans, il n'y aurait peut-être plus de livres, les sociétés seront bien différentes... Pour être crédibles, les thèmes développés par Ray Bradbury devaient être absolument se développer dans un contexte très proche de nous, quasiment contemporain du 20ème siècle.

S'en aller très loin du temps présent présente le risque de perdre le contact avec le public, le risque de devenir incompréhensible, voir absurde en persistant à vouloir écrire une histoire qui a besoin d'un contexte proche...

Tout dépend donc de l'idée de base. Et il ne faut pas se tromper.
Toutefois, il ne s'agit surtout pas de croire que le lecteur adhéra de moins en moins à la SF plus elle s'éloigne du 21ème siècle !!!
Mais il adhéra à une vraisemblance, phénomène dont j'ai déjà parlé dans d'autres chroniques.

Une question réccurente, que je me pose souvent, est celle-ci. Existe-t-il des histoires "proches" et des histoires "lointaines" par nature ? La même histoire peut-elle être écrite dans n'importe quelle zone temporelle ? Le contexte historique, technique, sexuel, etc... a-t-il finalement qu'une importance relative ?

Apparemment non. C'est en tous cas le sentiment que j'ai. Une histoire pour atteindre sa pleine puissance jouissive doit posséder un cadre de vie idéal ! Un peu comme un animal ou une plante qui a besoin d'un certain environnement pour s'épanouir.
Le tout est de sentir ce besoin impérieux de cohérence totale. Une histoire n'est pas qu'une trame narrative. Ce sont aussi des personnages, un contexte social, scientifique, technique, voir architectural, religieux, climatique, de moeurs, etc... La liste peut être sans fin...

Une des nouvelles en cours d'écriture de 36, quai du Futur, sur le thème Happy End, m'a posé cette question de l'éloignement dans le temps. L'idée de base traite de la recherche de la vie par les humains, au sein de notre galaxie. Ce qui suppose évidemment de disposer de moyens de transports inconnus aujourd'hui !!!
J'avais ma thématique, mon l'histoire, à peu près mes personnages.
Et pourtant, j'ai repoussé l'écriture de cette nouvelle philosophiquement très puissante durant de longs mois ! Et pourquoi ? Tout simplement parce que je n'avais pas le type de vaisseau, de moyen de transport...
En effet, cette nouvelle, cette novela en fait, ne peut se dérouler que dans quelques milliers d'années, contrairement à beaucoup de nouvelles de 36, quai du Futur proches de nous dans le temps.
Il était donc hors de question que le vaisseau utilisé soit trop proche de ce que nous connaissons aujourd'hui... C'est une question de qualité d'écriture, de volonté d'écrire les plus formidables textes possibles !

Une fois que j'ai eu l'idée novatrice du type de vaisseaux, j'ai pu commencer à écrire cette nouvelle ! Et atteindre le niveau que je souhaitais atteindre en qualité. Car tout dépend du vaisseau !
Imagine-ton écrire une nouvelle, sans savoir si elle se déroule à Shanghai, à Marseille ou à Bamako ? Non, n'est-ce pas ?
Et bien en milieu hostile comme l'espace profond, il faut savoir ce qui va protéger, abriter les humains.

La qualité d'un auteur est parfois d'attendre... D'attendre que tout soit là avant de commencer à écrire. De ne pas se contenter d'une idée, aussi bonne soit-elle à priori.

Et surtout d'avoir une grande conscience du positionnement idéal du texte sur l'échelle du temps, et des contraintes que cela entraîne.

Alors évidemment, il reste le cas insolite de l'uchronie...

A bientôt !
Gulzar

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