Bonsoir à toutes et tous de nouveau !
Cela fait longtemps que je n'ai pas écrit sur le métier que je veux faire, écrivain d 'Anticipation, raconteur d'histoires possibles...
Cela peut paraître bête, mais je crois qu'il est bon de temps à autre de se rappeller le fond même de son activité, pour autant que cela soit réellement définissable...
Un(e) écrivain(e) raconte des histoires. Point.
Et doit donc donner du plaisir aux lectrices et lecteurs ! C'est cela la base, et rien d'autre !
Par contre, bien sûr, il faut affirmer une direction. L'écriture peut prendre la forme d'un journal, d'une série, d'un feuilleton, de romans, de nouvelles, etc...
L'auteur peut être porté(e) sur la pure imagination, le réalisme social, tout autre forme de récit.
Pour un auteur de SF, d'Anticipation, instinctivement, il me semble qu'il existe un énorme écueil à éviter, qui provient d'ailleurs aussi de la manière dont des gens pas avertis peuvent parler médiatiquement de cette littérature.
Un auteur qui écrit des histoires se déroulant dans le futur ne prédit pas le futur. C'est normal, il est écrivain, pas médium, pas futurologue, pas gourou, pas toutes sortes de gens qui savent toujours tout sur tout...
C'est là un véritable danger, qui peut amener les gens, le public à confondre un bon auteur avec justement toutes sortes de gens qui savent toujours tout sur tout...
Un bon auteur n'affirme rien en tant que tel. Et n'a pas à le faire.
Par contre, construire ses récits sur des tendances, du comportement humain somme toute relativement prévisible, sur des faits indéniables, reste possible, et hautement souhaitable pour ne pas écrire du grand n'importe quoi !
Pourquoi cette différence, ténue je le reconnais, est si importante ?
Parce que sinon, l'imagination n'aurait plus qu'une place congrue dans le récit, deviendrait une sorte de couche de vernis sur une thèse à défendre...
Et cela est catastrophique... La poésie, la fulgurance d'une idée pas réaliste, un délire doit être prépondérant dans la naissance d'une oeuvre d'Anticipation.
Il n'y aurait rien de pire que des auteurs à thèses, qui défendraient leurs idées au lieu de travailler la qualité humaine et narrative de leur écriture...
C'est vrai que la SF est une littérature d'idées ! Loin de moi de prétendre le contraire, j'en cherche si possible d'excellentes tous les jours !!!
Mais d'un autre côté, je reste convaincu que l'indicible, la surprise, l'incongru, les personnages innatendus doit absolument rester la base de l'écriture, ce qui provoque le plaisir.
Les idées sont des outils. Quant ils sont rouillées, on les jette, on en change...
L'amour de l'intellectualisme a quelque chose de mortifère, de dangereux, de pesant, comme une nouvelle de Lovecraft...
Une fois que j'ai mon idée, j'écris et je pense à me faire plaisir, à faire vivre mes personnages, à les mettre en interaction.
L'idée reste à la porte le temps de la création, le temps du délire.
Séparer le temps de la culture, de la réflexion, de la naissance et du débat d'idées, et le temps de la création à voltiger sur un clavier ou à se pencher sur un cahier est absolument indispensable !
Les idées, c'est le temps de l'adulte. La création, c'est le temps de l'enfance, du jeu, de l'imagination.
Sur ce, je vous laisse.
A bientôt !
Gulzar