13 juin
Des héros. Le public réclame des héros ; des antihéros au besoin, mais des personnages forts, déterminants, entraînant le récit en avant.
Le héros, c’est le confort du bon comme du mauvais romancier. Pour moi qui écrit ce roman préhistorique dans l’esprit de Simenon, de narration basé sur le réel, c’est un souci évident.
Dois-je ne pas privilégier certains membres des deux groupes au détriment des autres ?
Dois-je décrire un parfait collectif de personnages, avec un partage équitable du temps d’écriture à chacun ?
La réponse est non.
L’efficacité du récit commande de mettre en avant certains personnages. Mais le récit se déroulant dans le temps, au fil de nombreux chapitres, je puis tricher sans vergogne.
Au final, le roman sera bien collectif ; aucun personnage n’aura été sous-estimé, ravalé au rang de faire-valoir. Mais certains seront apparus au vingt-sixième chapitre, un autre mourra plus tard, d’autres repartiront pour ne plus revenir.
Faire croire aux héros, sans en écrire. Voilà bien l’un des aspects fondamentaux de ce roman.
Gulzar