20 juin
Mon roman est cartésien. Mes personnages préhistoriques, je rassure tout le monde, ne construisent pas de pyramides, ne découvrent pas la machine à vapeur… Quelque soit mon imagination, elle reste dans les limites du possible matériellement parlant.
Pourtant, les humains ne sont pas cartésiens, véritablement rationnels.
Je me tromperais donc gravement si je persistais bêtement à tout prix dans cette voie unique, certes absolument indispensable à ma narration telle que je la veux.
Je dois donc introduire de l’irrationnel dans le comportement de ces premiers humains ; quelques surprises psychologiques, quelques fantasmes par-ci par-là, quelques actes stupides qui toutefois ne mettent pas en danger le groupe toutefois.
Sinon, je perdrais gravement ce sens de l’utile si nécessaire à la survie physique de ces groupes de quelques dizaines de membres seulement.
J’invente donc de l’invraisemblable, lorsque cela me vient, comme ça, un peu par hasard, dans l’écriture même, sans l’avoir conçu au préalable.
Souvent, c’est l’émergence de l’individu qui amène cet état où le gratuit, le futile l’emporte sur l’utile. Je retrouve là finalement une espèce de prémisse d’opposition entre le productivisme et le peu d’envie de s’y conformer…
Et surtout pas de religieux, de spirituel ! J’y reviendrai…
Gulzar