Bonjour à toutes et tous !
Enfin une petite chronique livre, mais pas encore une nouveauté ! Puisqu'il s'agit d'un vieux recueil de nouvelles de Richard Matheson, Les mondes macabres trouvé chez un bouquiniste...
Je ne vais pas vous passer en revue chaque texte, mais plus globalement, vous dire mon sentiment qui se dégage à la lecture. C'est la concision. Il écrit vraiment sans fioriture, parfois même à la limite de l'ascèse ! Il n'a pas besoin de perdre son temps en description.
Pour des textes datant des années 50, 60, l'on retrouve tout à fait ce style extrément fluide, dépouillé, comme celui d'Asimov par exemple que j'aime tant, même si là les thèmes sont plus fantastiques que scientifiques ou sociaux.
Nous sommes vraiment dans une autre époque. J'essaie dans ma propre écriture de retrouver cette simplicité de description, cette fluidité, ce sens de l'efficacité de l'histoire.
Mais en même temps, nous nous vivons aujourd'hui dans un monde beaucoup plus complexe, moins manichéen, moins simple.
Toute la SF des années 50, 60, en tous cas anglosaxonne, me donne l'impression d'être un glissement vers l'étrange, vers le doute d'un monde sans doutes ! Ou qui se veut comme tel. Ce que l'on retrouve aussi chez Stephen King.
Alors qu'aujourd'hui, le rideau s'est ouvert, nous vivons dans le doute permanent...
Pour résumer, les auteurs d'après la seconde guerre mondiale essayaient, et réussisaient, à mettre la pagaille, alors que nous en ce début de 20ème siècle, sommes dans la pagaille.
Mieux même, nous sommes cette pagaille !
A lire ses courts textes, je comprends mieux aussi que Richard Matheson ait travaillé comme scénariste pour l'image, tant pour la télévision que pour le cinéma.
J'ai d'ailleurs revu par hasard le film Duel de Steven Spielberg en pleine lecture du recueil, sans même savoir qu'il avait été le scénariste du film, à partir d'une de ses nouvelles ! Effectivement, l'on retrouve dans ce film bien filmé toute l'ambiance du recueil !
Matheson, c'est la recherche de l'histoire forte.
Beaucoup de mes ami(e)s, parfois pas du tout lecteur de SF, se souviennent d'un épisode en particulier de la "Quatrème Dimension", "Twilight Zone", qu'ils ont vu comme moi dans leur enfance, ou lors de visionnage de coffrets dvd.
Il s'agit d'un modeste employé de banque, qui se réfugie dans le coffre fort au sous-sol pour lire tranquillement. Une bombe tombe.Il est le seul survivant, sa femme qui se moquait de lui, de son goût pour la lecture au lieu d'être plus ambitieux est morte. Seul, perdu, il se réfugie à la bibliothèque de la ville, et entreprend de se faire des piles de livres à lire, jusqu'à la fin de sa vie.
Malheureusement, il trébuche, casse ses lunettes. Myope, sa vision devient flou, il ne pourra jamais plus lire...
Toute l'ironie de cet homme seul à tout jamais, privé des siens, privé de sa raison de vivre, résume bien le travail de Matheson, la fragilité du cerveau humain, la fragilité de la vie que toute la puissance de la civilisation tente de nous faire oublier.
A bientôt avec deux romans de Thomas Disch, qui s'est je crois malheureusement suicidé il n'y a pas très longtemps, l'excellent Génocides lu il y a deux, trois ans, et Camp de concentration que je dois absolument lire.
En effet, à lire la quatrième de couverture, j'ai pratiquement la même idée de nouvelle que le thème du roman... Que vais-bien pouvoir faire ? Abandonner mon idée, l'éloigner terriblement du roman, histoire de ne pas être bêtement pris pour un copieur ?!!!!
Les idées sont dans l'air, parfois elles reviennent. ce qui n'est guère surprenant d'ailleurs. Si l'on travaille sérieusement, si l'on analyse, si l'on s'instruit, si l'on connaît le comportement humains, alors les mêmes logiques infernales peuvent donner les mêmes réponses, donc les mêmes histoires...
Pour en savoir plus sur Thomas Disch, allez sur :
www.cafardcosmique.com/DISCH-Thomas
A bientôt !
Gulzar