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27 février 2011 7 27 /02 /février /2011 21:39

 

Bonjour à toutes et à tous ! 

 

Enthousiaste chronique aujourd’hui ! J’ai eu la chance d’assister à une rencontre avec Marylène Patou-Mathis, spécialiste du Néandertalien, responsable de l’unité Archéozoologie du département Préhistoire au Muséum National d’Histoire naturelle de Paris, dans un café littéraire dans ma ville. Je tiens ici à la remercier de s’être déplacée pour nous visiter, elle qui doit avoir un emploi du temps assez chargé ! Merci également aux personnes qui ont organisé la rencontre, dont Roger Dubien du Réseau Citoyen de la ville.

 

livre portrait marylene-patou-mathis

 

Au-delà du simple intérêt pour chacun de se cultiver, ses propos étaient passionnant pour moi, puisque je prépare une nouvelle extraite de 36, quai du Futur qui se situe aux temps des premiers humains, des premiers hominidés. Elle constituera ma première uchronie, destinée à être envoyée à la revue Galaxies, dans l‘espoir de la voir publier. Je la prépare donc avec grand soin, dans la moindre détail, avant même de l’écrire ! Quitte à écrire une uchronie, autant partir des origines mêmes de l’Humanité, ne faisons pas les choses à moitié ! 

 

Je vous donne donc le compte-rendu de mes notes prises durant la rencontre, qui constitue ma parole, et non celle littérale de Marylène Patou-Mathis. J’espère ne pas écrire de contresens ni de grossières erreurs…

Vous pourrez mieux découvrir ses travaux avec ses livres de vulgarisation que je vous présente à la fin de la chronique.  

 

Découverte 

 

Historiquement, l’Homme (la femme aussi !) de Néandertal a été découvert en 1856 près de Dusserdolf, Allemagne actuelle, dans la vallée de la Düssel. Cet évènement coïncide avec la parution du livre de Charles Darwin en 1859, L’évolution des espèces.  

De ces deux évènements scientifiques naissent une discipline nouvelle, nommée Préhistoire. Car avant, le milieu scientifique baigne dans une notion religieuse, plus ou contestée ou inconsciente, Nous descendrions des fils de Noé…

 

Le Néandertalien, au nom de la supériorité de la race blanche, européenne et chrétienne n’est considéré que comme un sapiens dégénéré…Le doute règne. S’agit-il d’un ancêtre anti-diluvien, c’est-à-dire d’un être d’avant le déluge auquel Noé a échappé ? Jusqu’au années 1950, le Néandertalien, qui a occupé toute l’Europe continentale, du Portugal à la Russie, est perçu proche d’un singe, malgré la découverte de sépultures qui indiquent pourtant un niveau de conscience élevé…

 

Les sites de découvertes se multipliant, on prend conscience de son origine purement européenne, issu d’Erectus Européen, avec une migration progressive vers l‘Est. Entre 350 000 et 300 000 ans, avant J.C. bien sûr, toute l’Europe est donc occupée, avec des périodes de glaciation et de température tempérée).

Vers 120 000 ans, des groupes migrent vers le Proche-Orient (Palestine, Irak), rencontrant alors des proto Cro-Magnons. 

 

Morphologie

 

Néandertal est petit de taille, environ 165 cm adulte, trapu, très musclé, avec des os et une mâchoire très robustes, un gros cerveau, 1700 cm3, supérieur en volume au nôtre et pas de menton. Son visage est surmonté d’un bourrelet qui fait office d’épais sourcils. Cette caractéristique ayant été longtemps utilisée pour justifier sa filiation supposée avec les grands singes. 

Leur corps est donc parfaitement adapté à la chasse, au milieu naturel où ils vivent. Par exemple, leur épaule droite dispose d‘os et d’une musculature permettant un jet très puissant, particularité que l’on retrouve chez l’homme comme chez la femme. Ce qui expliquerait également le fait que les Néandertaliens n’ont pas inventer le propuleur, outil servant à augmenter la force de jet chez Cro-Magnon.  

Des chercheurs états-uniens en comparant leurs blessures aux cow-boys de rodéo chutant de cheval ont retrouvé des similarités ! Ce qui supposerait lors des chasses un corps à corps avec l’animal.

 

Les Néandertaliens ont l’usage de la parole. C’est une certitude, de part leur mode de vie de chasseur qui ne peut exister sans langage, et la découverte du gêne du langage 

 

Mode de vie

 

Ce sont des chasseurs, collecteurs, cueilleurs, charognards et nomades ! 

Ils collectent du miel, des œufs d’oiseaux.

Ils chassent principalement de gros animaux et non du petit gibier.

Ils charognent les carcasses fraîchement mortes d’animaux. Cette notion de charognage, péjorative pour beaucoup, charrie tout un tas de préjugés. Hors l’Humanité a toujours pratiqué avec intelligence d’ailleurs le charognage, du temps donc de la Préhistoire comme lors de famines ou aujourd’hui avec les populations vivant sur les décharges publiques, les clochards ou personnes désargentés qui font les fins de marchés, fouillent les poubelles des supermarchés à la recherche de produits soi-disant périmés… 

 

Ils portent des vêtements, constitués de peaux de bêtes, que l’on a retrouvé avec des perforations. Vraisemblablement, des tendons d’animaux devaient servir de liens.

 

Leurs outils de chasse sont assez simples, peu sophistiqués. Ils utilisent le bois d’arbres, la pierre.

Comme ils maîtrisent le feu, ils peuvent donc faire durcir des pointes de lance. 

Ils savent débiter du silex pour en faire des pointes, des outils de découpe. Leurs silex sont des bifaces, ils maîtrisent donc la notion de symétrie.

 

Avec certitude, nous savons que ce sont d’énormes mangeurs de viande ! Il y a donc contradiction apparente entre la chasse aux gros animaux difficiles à tuer et leurs armes de chasse à priori incapables de tuer un mammouth par exemple donc les poils, la peau, la couche de graisse les protègent bien des lances ! 

 

Les Néandertaliens utilisent donc des stratégies pour pallier leurs armes rudimentaires ! Ils utilisaient le principe de rabattage. Isolant un seul individu, jeune, blessé ou en fin de vie, ils force un mammouth à aller vers un marécage, une fondrière de neige. Là l’animal immobilisé est moins dangereux. Seule partie de l’animal qui peut être transpercé d’une lance, son abdomen devient accessible. 

De même pour un ours brun acculé. Il se met alors debout sur ses pattes, défiant les chasseurs, et peut être tué. 

La chasse peut aussi être collective, entre divers tribus voisines, le rabattage demandant pour être efficace d’être nombreux. 

 

La famille

 

Hommes et femmes ne semblent pas vivre dans une séparation marquée des tâches. La femme chasse, tout comme l’homme, d‘après la musculature identique. Une répartition des rôles sociaux n’apparaîtrait finalement qu’avec la sédentarisation…

L’enfant est très important, car rare. La mortalité infantile était très élevé et la mort d’un seul enfant pour des groupes de 30 à 50 personnes nomades est une perte énorme. 

La famille, telle qu’elle se définie aujourd’hui dans le monde occidentalisé n’a aucun sens. La famille, c’est le clan tout entier. La famille, dite nucléaire, n’est inventée qu’avec l’apparition de biens à partager, à se transmettre. Dans certains tribus d’Afrique, le mot orphelin n’existe même pas, puisque c’est l’ensemble des adultes qui élèvent les enfants et non seulement les parents biologiques. 

La famille n’a rien d’une norme absolue ! Elle ne répond qu’à un mode de vie basé sur la propriété privée qu’il faut transmettre aux génération suivantes pour qu’elle ne retombe pas dans le domaine publique !  

 

Symbolisme de la mort

 

Les Néandertaliens enterrent leurs morts, sans hiérarchie visible, femmes, enfants de tous âges, hommes. Un fœtus a même été retrouvé sur un site de fouille. 

A noter que jamais une femme de plus de trente ans a été retrouvé. Alors qu’il a été retrouvé des hommes de cinquante ans. Les grossesses difficiles, les blessures de chasse devaient entraîner une forte mortalité. 

Parfois l’on trouve "des offrandes" auprès des morts, un racloir n’ayant jamais servi, une ramure de cervidés. Parfois un oreiller de pierre soutient la tête, ou des pierres disposées sur le ventre. L’on trouve aussi un petit feu, un repas funéraire.

 

Autre "rituel", le culte des crânes, que l‘on pourrait extrapoler à celui des ancêtres.

Beaucoup de crânes sans squelettes ont été retrouvé intacts. Ce qui demande une vrai volonté de conservation, car un crâne est un objet fragile, qui se casse facilement. 

 

L’ando-cannibalisme constitue le troisième rite funéraire. Il s’agit là de manger les miens. C’est une constante de toutes les "espèces humaines" ! Qui doit être distinguer de l’exo-cannibalisme, qui consiste à manger l’autre, l’étranger au clan.  

Vraisemblablement, cela devait prendre deux formes. Soit par nécessité de se nourrir en cas de disette ou de famine ; dans ce cas, on mange les morts. Soit il s’agissait alors d’ingérer symboliquement une petite partie du mort, et non de s’en nourrir véritablement. 

Je rajouterais qu’après tout, les catholiques prétendent, symboliquement par une hostie, manger le corps du Christ ! La formule et le geste vient donc de très loin, même s’il n’est plus littéral. 

 

Importance de l’animal

 

Chez les Néandertaliens, l’animal est sans doute la manifestation de la Nature la plus utile, la plus fondamental, allant vers le sacré. 

Tout est utile chez l’animal chassé et tué. La viande bien sûr pour se nourrir, mais aussi les peaux, les tendons, la graisse. L’on constate des différences de coutumes entre les âges, les régions d’Europe, les tribus pour la découpe, l’utilisation des différentes parties de l’animal. Chaque groupe a son savoir-faire ! 

 

Seul animal à ne pas avoir été retrouvé comme proie, l’Ours des Cavernes, à ne pas confondre avec l’Ours brun des forêts. Ce n’est pas tant l’aspect de l’animal qui fait là une différence, mais son lieu de vie. Tout comme les Néandertaliens, l’ours des Cavernes qui s’abritent dans les cavernes, comme son nom l’indique. De plus, il est végétarien, pas agressif dans son comportement puisqu’il n’est pas chasseur. 

Les Néandertaliens voyaient peut-être en lui un cousin, un frère, un être si proche d’eux qu’ils n’osaient le tuer… 

 

Les outils 

 

Sur les sites, l’on n’a pas retrouvé d’outils ou d’objets fait en bois de cervidés ou en ivoire. Ce qui supposerait un manque de savoir-faire, une technologie moindre que celle de Cro-Magnon ou Sapiens. 

Mais deux raisons, deux hypothèses peuvent expliquer cet état de fait, à priori étonnant. 

D’abord, dans une Europe riche en forêts, Les Néandertaliens ont une parfaite maîtrise du bois d’arbre. Donc il n’ont pas concrètement besoin d’ivoire. 

Ne pas fabriquer d’outils de chasse avec du bois de cervidés pourrait également correspondre à la volonté - la crainte ? - de retourner les armes défense de l’animal contre l’animal lui-même.  On le combat avec des armes d’une autre nature végétale, car l’animal, l’humain font partie du même univers, la Nature, sans dominés et dominants. 

Nous sommes depuis la sédentarisation de la population en quelque sorte "dénaturé", au sens où nous nous extrayons de la Nature, en position de domination, cela va sans dire ! 

 

La parure 

 

Pas de traces de parures sur les sites de fouilles…

Tout d’abord, à quoi sert une parure ? Elle n’est pas gratuite, elle répond à la nécessité de s’identifier, d‘être identifié par autrui, par le clan voisin ou inconnu. Ou bien alors pour symboliser sa position de chef. 

Mais il y avait-il un chef établi dans une tribu de 30 à 50 personnes, une hiérarchie précise, qui se reproduit de générations en générations ?  

De plus, pourquoi se parer, s’identifier pour aller à la rencontre des différentes tribus, alors qu’elles ne constituent aucune menace ? 

Dans un mode de vie nomade, il n’y a rien à défendre, ni terres, ni troupeaux, ni habitats, ni source d’eau, ni rien de ce qui constitue la sédentarité, phénomène qui apparaîtra plus tard.


Un sérieux indice, très frappant, qui indique une absence de conflits entre tribus est l’absence totale sur les squelettes retrouvés de néandertaliens de blessures violentes, hormis celles occasionnés par la chasse. Pas de crâne fracassé, de membres brisés, de cage thoraciques enfoncés, etc… 

De plus, pour se perpétuer, il fallait absolument nouer des liens, échanger des partenaires sexuels entre tribus, et donc entretenir de bonnes relations, ainsi d’ailleurs que pour chasser collectivement. 

Les conflits devaient forcément exister, mais ne pouvaient dégénérer…

 

La parure apparaît finalement lorsque la cohabitation avec Sapiens, venu du Proche-Orient, commence. Il faut alors se distinguer ! 

 

L’art

 

De même que pour les parures, l’on ne trouve pas trace d’Art sur les sites… Mais l’absence n’est pas la preuve de l’absence ! Il est en réalité impossible de savoir si les Néandertaliens ont eu une pratique artistique….

En effet, ils ont pu peindre sur de la peau de bison, qui ne fossilise pas. De même avec les écorces, les tatouages qui ne laisse aucune trace. La peinture rupestre sur la roche des cavernes n’est finalement qu’une possibilité d’Art parmi d’autres ! La seule qui puisse traverser les milliers d’années…

 

L’on a toutefois retrouver des crayons d’ocre sur les sites, qui semblent avoir été travaillé sur une peau souple, peut-être humaine, après examen au microscope à balayage électronique… 

 

Les Néandertaliens ramassaient également des fossiles d’animaux, des améthystes, les conservaient sans rien en faire de concret. Il s’agit là probablement d’une sensibilité à la beauté, à la fascination occasionnée par des animaux morts, prisonnier de la pierre, d’un questionnement, d’une curiosité naissante. 

 

Pourquoi les Néandertaliens ont-ils disparu ?

 

Ont-ils vraiment disparus d’ailleurs ? Certes, les Néandertaliens en tant que tel ont bel et bien disparu, mais se sont-ils tous éteints, au sens d’un dernier membre d’une espèce qui disparaît sans laisser de descendance ? 

Durant une période assez brève finalement, 10 000 ans, ils cohabitent avec Sapiens qui remonte du Proche-Orient en Europe par les Balkans, jusqu‘en 30 000 ans. Puis Sapiens prend le dessus en Europe.

 

L’hypothèse d’une guerre, d’une épidémie, d’une pandémie semblent exclus. Il ne s’agit pas d’une invasion massive de Sapiens ! Ils n’arrivent que par petits groupes, progressivement. 

 

Plusieurs scénarios sont possibles, ne s’excluant d’ailleurs pas.

Les Néandertaliens se trouvent mêlés très progressivement à de très petits groupes de Sapiens. Certains Néandertaliens n’en auront certainement jamais vu de leur vie ! Mais l’information que d’autres hommes différents viennent chasser en Europe circule. La pression sociale d’un changement d’importance agit, même indirectement. 

Des sites explorés sont purement Néandertal, sans influence de Sapiens ! Il y a résistance à l’envahisseur.

D’autres sites montrent clairement l’influence de Sapiens, avec donc un contact direct.

Dans les Balkans, première région de rencontre, l’on constate de part et d’autre un processus d’évitement mutuel… Pas de guerre, d’affrontements.

Mais tout cela n’explique pas la disparition de Néandertal… 

 

L’hypothèse possible serait finalement très concrète, d’ordre démographique. Les Néandertaliens vivent en Europe, sur un territoire immense très dispersé en tous petits groupes. La mortalité élevée des enfants et des mères à l’accouchement dû au nomadisme, la pression territoriale exercée par les arrivants toujours plus nombreux, toujours plus en avant en Europe contribuent à isoler toujours plus les tribus. Le stress démographique augmentant, les Néandertaliens ne parviennent plus à se reproduire, à assurer le renouvellement des générations…

Ce schéma s’accompagne également de dilution génétique, c’est-à-dire de relations sexuelles entre Sapiens et Néandertaliens, de constitution peut-être de tribus communes, etc…  

 

Pris dans le cadre mental de Sapiens supérieur à Néandertal, il faut bien avoir en tête qu’en réalité, les échanges se passent dans les deux sens ! Sinon, tout simplement Sapiens n’aurait pas survécu en Europe ! Car il ne s’agit plus là de vivre en pays chauds, de chasser des gazelles mais de vivre sous une température basse, de chasser de gros animaux. Et donc de se moderniser en copiant les méthodes de Neandertal, pour les stratégie de chasse, les outils, les vêtements, etc..! 

Car il faut réaliser que Sapiens et Néandertaliens, eux, ne vivaient pas dans une hiérarchisation des races, mais dans un état permanent de survie, d’entraide, d’adaptation à la Nature ! 

 

 De l’espèce comme idéologie

 

À la lumière des derniers travaux et avancés scientifiques, du recul historique sur la préhistoire, la génétique, Marylène Patou-Mathis et d’autres chercheurs en divers domaines commencent à douter même de la notion d’espèces… N’y a-t-il pas plus finalement un continuum d’espèce ? 

 

Tout d’abord, la Préhistoire n’existe que par ce que l’on trouve ! Pas par ce que l’on ne trouve pas, soit qu’il soit perdu à jamais, soit qu’il n’existe tout simplement pas… Certains ossements ne sont même pas exploitables pour des analyses génétiques. 

 

Marylène Patou-Mathis a réalisé une expérience assez empirique mais intéressante… Elle a demandé à des étudiants de comparer l’anatomie de 300 crânes conservés au Muséum mélangés en aveugle avec des crânes d‘humains actuels, puis de les classer par ordre chronologique, d’après donc la classification et notre vision actuelle. Ils sont arrivés à des résultats anachroniques, des absurdités..!

De plus, elle fait assez justement remarquer que pour un paléontologue, classifier est une seconde nature… Donner son nom à une espèce, et c’est, sinon la gloire, du moins l’assurance d’une publication remarquée… D’où une inflation galopante d’espèces, parfois si proches, à la distinction portant sur des détails qu’il ne s’agit peut-être que de ramification, de particularisme régional, de croisement de populations, d’évolution.   

 

En réalité, pour Marylène Patou-Mathis et nombre d’observateurs dont je fais parti, il semble bien que l’Antropomorphisme du 19ème siècle, une hiérarchisation des races et espèces semblent ne jamais avoir disparus, du moins sérieusement remis en question, tant par le milieu scientifique que la société en général. 

Marylène Patou-Mathis en arrive à la notion de types humains, et non d’espèces distinctes, donc hiérarchisables selon divers critères pas perdus pour tout le monde, justifiant n‘importe quel exploitation de populations dites inférieures…. Il est vrai que le nègre est rieur et court vite, que l’arabe est fainéant, tandis que le blanc est magnifiquement civilisé et le chinois fourbe…

Buffon, immense chercheur et vulgarisateur s’il en est, privilégiait à son époque les lions, les gros animaux, négligeant les insectes, les minuscules bêtes, tenues pour inférieures et sans grand intérêt ! 

 

La Préhistoire est littéralement broyée par des enjeux politiques qui la dépassent…

 

Petite anecdote raconté par Marylène Patou-Mathis, en Asie, actuellement, les documentaires grand public de Paléonthologie non asiatiques sont interdits, ou pas diffusés, notamment en Chine. Tout simplement parce que l’idée que des chinois descendent de noirs d’Afrique est inacceptable, inadmissible… Les premiers hommes sont forcément asiatiques… 

Nous sommes là dans le nationalisme, le racisme à l’état pur, tout comme dans l’épisode du crâne du faux homme de Piltdown, présenté au monde en 1912 par Charles Dawson et Smith Woodward. Cet étape entre le singe et l’Homme moderne était censé prouver que les premiers hommes étaient anglais, puisque le Royaume-Uni était la première puissance mondiale de l’époque ! Un faux qui aura passionné et divisé pendant une bone quarantaine d’années ! 

Tout comme l’Afrique bassin de la naissance de l’Humanité ravale les africains du 18, 19 et 20ème siècles, voir contemporains, à des peuplades primitives, qu’il faut bien civiliser pour leur bien….

 

La génétique, de plus en plus affinée, pousse d’ailleurs vers ce sens du type humain et non d’espèces séparées. D’ailleurs pour l’intégralité de la faune et de la flore, l’on arrive à une complication, un enchevêtrement qui commence à interdire scientifiquement la notion d’espèces réellement distinctes, même si bien sûr un poulpe n’est pas une girafe ou un virus. L’humain est plus proche morphologiquement des singes, mais très proche par les organes internes (foie, cœur) du cochon…

L’on constate aussi depuis peu des sauts, des échanges inexpliqués de petites portions d’ADN entre espèces, choses inconcevables auparavant… 

 

Plus l’on cherche, plus l’on trouve, avant que la génétique seule finisse par ne plus rien expliquer non plus !

Et la dernière découverte d’importante en date est proprement révolutionnaire ! Les Eurasiatiques actuels, vous et moi, avons entre 1 et 4 % de gènes de néanderthaliens… preuve qu’il y a bien eu échanges et parfois fusion entre les deux types humains, Néandertal et Sapiens lors de ces 10 000 ans de cohabitation ! 

 

À peine quelques jours après, les tenants farouches états-uniens de la hiérarchie des espèces publiaient des articles rappelant que Néandertal puisqu’il nous a donné de ses gènes, était surtout porteur de tares génétiques ! Il reste donc un être bas et nuisible… L’eugénisme a la vie dure…

 

 

Et maintenant, les livres de Marylène Patou-Mathis disponibles en librairie ! J'ai acheté le premier de poche, sans doute une futur chronique !

 

livre patou 5

livre patou 4

livre patou 2

livre patou 3

livre patou 1

 

Quelques pages internet à lire !

 

Homme de Piltdown

hominides.com/html/dossiers/faux-fraude-imposture-prehistoire

 

Préhistoire

http://www.hominides.com/index.php

www.hominides.com/galerie_paleontologie.php

http://www.fondationiph.org/

http://www.college-de-france.fr/pale_hum/index.htm

 


Muséum National d'Histoire Naturelle

www.mnhn.fr/museum/accueil.xsp


 

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