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5 août 2010 4 05 /08 /août /2010 17:35

Bonsoir à toutes et tous !

Pour cette fin de dimanche, une petite chronique sur un bon roman de derrière les fageots, L'oeil dans le ciel de notre ami Philip K. Dick. Car quand l'on arrive à écrire ce qu'il a écrit, l'on devient notre ami...

Malgré l'horrible couverture de l'édition de poche de 1976, encore un livre d'occasion acheté l'année dernière à vil prix, le court roman est vraiment jubilatoire, malgré un début qui me laissait augurer d'une histoire basiquement technologique...

Sans en dire trop, quelques personnes se trouvent par accident exposées à un violent rayonnement dans un laboratoire. Elles chutent, tombent d'un étage, s'évanouissent , se blessent...
Et le temps qu'elles se réveillent, elles vivent successivement dans un monde recréé par la personnalité d'une victime de l'accident.
C'est là que peut commencer le jeu de massacre ! Je ne vais pas vous les décrire, au cas où vous liriez prochainement le livre, mais ces différents univers sont tous dangereux, autoritaires, pervers, faisant des victimes.

Comme d'habitude chez Dick, ce n'est pas tant l'idée même du roman, l'accident de rayonnement, qui est intéressant, reste pertinent ou très crédible, c'est l'exploration de la formation d'une société, les rapports de dominé(e)s à dominant(e)s. Mais ce n'est pas tant la société qui est l'enfer !  C'est la société imaginée par une seule personnalité...

Chaque dictature mentale du roman ne peut qu'amener le chaos, la souffrance, la volonté chez les autres de résister, de ne pas être réduit à l'état de sujets obéissants, quelque soit la forme du monde finalement...

L'enchaînement des différents mondes imaginaires, les tentatives d'en sortir sont un vrai régal ! C'est aussi un formidable exemple pour moi, comme auteur. Même si je n'écris pas des fantasmes comme Dick, mais bien plus des extrapolations de grandes tendances de toutes sortes, sous une forme fantasmée également bien sûr.

Car pas de fantasmes, pas de plaisirs de lecture...

Ce qui sort par tous les pores du roman, c'est le rejet absolu du Chef, de l'unicité sous toutes ses formes. C'est aussi, non pas la dénonciation d'un système quelconque, dans ce cas il n'y aurait q'un seul univers mental par exemple, mais bien la démonstration que les comportements humains sont et resteront sans solution aucune...

Confiez une société à un seul humain, il la façonnera à son image, du moins tentera-t-il de le faire... Et il, ou elle, trouvera toujours des gens pour l'aider ! Et il se trouvera toujours des gens pour résister !

Du certaine manière, L'oeil dans le ciel porte en lui la vision d'une Humanité qui semble éternellement prisonnière d'elle-même, cherchant désespérement un moyen d'échapper à sa nature, tel le Droit, la Démocratie, la Dictature, la Science et la Technologie, la Religion, la Guerre, l'Amour, la Coopération, l'Affrontement, la Psychanalyse, la Drogue, etc...

Car l'être humain n'est pas un problème à résoudre ! C'est très frappant dans les romans de Dick, ainsi que d'autres auteurs de qualité bien sûr.

C'est peut-être aussi une bonne philosophie de vie...
Gulzar

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