Bonjour à toutes et tous !
Courte chronique littéraire portant sur Le cirque de Baraboo, sympathique roman de Barry B. Longyear, acheté chez un bouquiniste. Encore une fois, la couverture de Caza a opéré son attrait !
Le traitement du thème du cirque m'intéressait également. Datant de 1980, ce court roman ne révolutionnera pas votre vision de la SF, loin de là ! Son ton, son style est pour parti naïf, drôlatique, jubilatoire. Ce côté enfantin va bien finalement avec le cirque, lieu de l'enfance par excellence, même si bien sûr les adultes l'apprécie aussi.
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Résumons. Le dernier cirque sur Terre est contraint de s'exiler dans l'Espace pour de lointaines tournées sur des planètes exotiques ! Mais ayant fait du tort à leur ancien propriétaire, celui-ci le poursuit de son désir de vengeance. Sous la férule de son roublard de directeur O'Hara, le cirque de Baraboo parviendra à ne pas sombrer...
D'un point de vue narration, ce roman a pour moi trois qualités.
D'abord la vie d'un cirque, de sa vie de famille, de sa solidarité, de ses difficultés financières calquées sur les cirques terrestres sont présents... La concurrence entre cirques fait rage également. Le ton de comédie s'enracine donc dans un réalisme bien senti, comme pour toute bonne comédie qui se respecte.
Ensuite, de nombreuses trouvailles sont bien senties, comme cette nécessité permanente de s'adapter aux peuples visités, tels par exemple ces extra-terrestres voûtés qui ne lisent que les affiches collées sur les trottoirs !
Surtout, le récit avance par surprises, par à-coups. Chaque tournée du Cirque ammène son lot d'aventures et d'ennuis ! Alors que dans le même temps, souterrainement, se prépare le dramatique dénouement, l'accomplissement d'une vengeance obstinée...
La toute fin reste optimiste, mais le drame final abondonne le côté un peu farce parfois du roman. Ce qui donne un sens plus profond encore au roman, l'emmenant vers la gravité, vers un réalisme du comportement humain qui tranche avec certaines naïvetés du récit.
La vie ne peut se résumer à une comédie. Le cirque ne peut pas toujours gagner...
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Le cirque de Baraboo d'un point de vue de la SF de 2010 est donc vous l'aurez compris d'une écriture très classique, populaire, et limité dans son renouvellement des idées, son ambition d'innover. Car tel n'est pas son but. Il s'agit de raconter une chouette histoire, pleine de drôlerie et qui résonne facilement chez le lecteur. Sa lecture ne demande aucun effort, ne provoque aucun doute sur ce que nous lisons.
Le cirque là n'est pas réinventé, les personnages sont parfois d'une naïveté confondantes, les imbroglios vite résolus !
Mais le plaisir de lecture est bel et bien là, pour qui sait déguster des histoires simples, qui ne remettent pas en cause ce en quoi nous croyons. Après avoir lu Le cirque de Baraboo, notre vision du monde ne changera pas.
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Un livre idéal donc pour se distraire, se rappeller que la SF peut être autre chose que complexe et extrême dans ses thématiques !
A bientôt, avec La zone du dehors d'Alain Damazio. Je doute que le cirque de Baraboo s'y arrête...
Gulzar