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6 août 2010 5 06 /08 /août /2010 16:05

Bonjour à toutes et tous !

Petite chronique livre, guère surprenante, je le reconnais, puisqu'il s'agit d'un livre d'Andreas Eschbach, Le dernier de son espèce, lu en 2008. Mais comme je travaille sur le thème de Guerres pour 36, quai du Futur, je voudrais revenir sur ce livre, puisqu'à l'époque, je ne tenais pas de blog ! L'analyser ne me fera pas de mal...

dernier espece eschbach

Comme à l'habitude, je ne vous rappellerais pas l'histoire au complet...
Simplement, cette histoire d'un soldat états-uniens, transformé en quasi cyborg, qui se réfugie en Irlande pour finir ses jours m'a touché. Ses systèmes tombent un par un en panne, il est menacé de mort par ses créateurs, et découvre que ses camarades et sa famille ont été éliminé...

Tout d'abord, les modifications apportées à ce soldat, devenu surpuissant, sont finalement raisonnables et logiques, si l'on réalise ce qui serait possible dans des temps assez proches ! C'est là une manière de ne pas transformer le héros du roman en bête de foire. Son corps est juste ce qu'il faut de perturbant pour le lecteur, sans que l'on dérive vers l'intolérable, vers un manque d'humanité. Cela situe aussi évidemment le récit proche de nous dans le temps.

Il y a aussi une subtilité du récit, mené à la première personne, qui se comprendra juste à la fin du roman. Dernière pirouette, assez classique, mais qui fonctionne bien. Nous ne lisons pas en fait un roman, mais bien plus...

Dernière caractéristique essentielle à mes yeux, la localisation du récit. Tout le roman se déroule donc en Irlande, dans un petit village au bord de mer, battu par les vents. La couverture du livre est explicite à ce propos !
Mais pourquoi un tel lieu ? C'est aussi par ironie je pense qu'Eschbach a situé son histoire sur celle île, terre de forte émigration vers les Etats-Unis, où les catholiques irlandais étaient méprisés à leur arrivée en terre protestante.
Notre soldat retourne donc s'exiler en faisant le voyage inverse. C'est lui aussi un émigré d'un autre genre, non économique, mais technologique... Cette histoire de SF d'un homme solitaire se situe donc pleinement dans le contexte historique touchant des millions de personnes. J'aime cette démarche de ne pas isoler la SF du passé, sous prétexte que nous évoquons le futur !

C'est finalement évident de travailler un récit ainsi. Une maison, un être humain, un récit a besoin de racines, même non affichées, même très discrètes !

Ce petit village a aussi l'avantage pour le soldat cyborg de voir venir ceux qui le menace, de le situer dans un cadre de nature encore sauvage, sans technologie de pointe, au mode de vie traditionnel.
Le roman aurait été tout autre si le soldat avait trouvé refuge dans une mégalopole !

Le dernier de son espèce est donc une référence très importante pour mes nouvelles sur le thème Guerres. Car il s'agit de ne pas écrire la même chose !

Mon premier travail est tout simplement de ne pas chercher des histoires, mais de lister consciencieusement tout ce qui bouleverse depuis le 20ème siècle le fameux "art de la guerre", et ce sur tous les plans...
De cette accumulation de faits, de traditions, de modifications profondes, de dernières évolutions techniques, d'engins et de stratégies en tous genres naissent alors quelques idées de qualité ! Sans avoir à se forcer...
Il suffit de révasser, de laisser courir dans sa tête ce simple axiome, de quoi serait bien capable dans l'abject les humains avec ces nouvelles possibilités ?

C'est vraiment de la connaissance que peuvent naître les bonnes histoires d'Anticipation. Et de rien d'autre.

Vous constaterez par exemple avec moi que les pires guerres les plus technologiques ne font quasiment plus de morts parmi les soldats... Cela fait réfléchir, n'est-ce pas ?
C'est dans cet esprit que seront créer les cyborgs dont Eschbach nous narre la fin de vie... Le soldat n'a plus le droit de mourir... Sinon, abandonné, traqué, mais seulement après la guerre...

A bientôt avec une autre chronique de livre.
Gulzar

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