Bonjour à toutes et tous !
Petite chronique sur l'avant dernier roman lu, Le onzième commandement, un roman de l'excellent nouveliste Lester Del Rey, qui date des années 70.
Toujours la même remarque. Comme cela fait du bien de lire des romans en livre de poche de 300 pages seulement ! L'histoire y prend de la force, de la netteté...
Le onzième Commandement est un ajout aux dix premiers de la religion chrétienne, "Croissez démographiquement", appliqué par l'Eglise Américaine suite aux ravages d'une guerre nucléaire...
Le personnage principal, venu de la colonie martienne devenue indépendante de la Terre surpeuplée, se retrouve forcé de vivre dans ce cloaque humain, qui lui apparaît dans un premier temps horrible, sans aucun sens.
Pourquoi croître sans fin, et vivre dans des conditions matérielles précaires, au lieu de maîtriser la démographie ?
Bien évidemment, il y a une raison souterraine à tout cela... Car le grand intérêt de la trame narrative du roman est de faire des religieux des scientifiques, comme durant le moyen-âge d'ailleurs, des gens doués de raison, et non des fanatiques...
L'on se pose donc la question tout le long ! Pourquoi donc le pouvoir religieux prône-t-il une croissance démographique qui paraît sans bornes, voulant même imposer ce mode de vie à l'Australie isolée, alors même que ses dirigeants paraissent sain d'esprit ? J'avoue humblement ne pas avoir deviné !
Je ne vous dirai évidemment pas la fin du roman, qui datant des années 70, exprime d'ailleurs cette terreur qu'inspirait la croissance démographique humaine dans les années 60, 70...
Mao prônait de faire des enfants chinois en masse, qui plus tard deviendront soldats capables d'arrêter l'invasion américaine probable. L'afrique, l'Asie, l'Amérique du Sud semblaient incapable d'abaisser leur taux de natalité...
Une terre peuplée de quinze milliards d'habitants semblait irrémédiable...
Après réflexion, je trouve que le roman s'inspire également d'un sourd sentiment de supériorité des occidentaux qui voient les pays du Sud sans avenir, à cause d'une trop forte proportion à faire des enfants...
En oubliant le fort taux de natalité qui a toujours prévalu en Europe avant les progrès de l'Agriculture et de la Médecine, l'avénement de l'Industrie...
Ces inepties à forts relents colonialiste, raciste, ont la vie dure. Car n'est-ce pas, seuls les animaux ne maîtrisent leur sexualité...
Le "Progrès" semble irrémédiablement lié, tant culturellement qu'économiquement à un abaissement drastique de la natalité... Sauf dans "Le onzième commandement"...
Ce roman nous rappelle donc que la natalité chez l'Humain est inversé par rapports aux autres espèces animales de mammifères, qui ont tendance à calquer sa natalité sur les ressources disponibles. Plus il y a de ressources, plus ils procréent. Alors que l'Humanité semblent faire l'opposée...
Il suffit de voir l'évolution démographique du Japon, du Proche-Orient, du Japon, de la classe aisée du Brésil, etc... qui ne subissent pas une loi telle que celle de "l'enfant unique" chinois.
Le onzième commandement est donc un retour de l'Humanité à l'animalité. Mais pour quelle raison ?!!! Réponse extrêmement juste dans les dernières pages...
Travaillant également sur la démographie dans mes nouvelles et romans à venir de 36, quai du Futur, je me devais donc de lire cet intéressant roman.
A bientôt avec des chroniques de films, et du court roman "La route" de Cormac Mc Carthy.
Gulzar