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6 août 2010 5 06 /08 /août /2010 07:53

Bonjour à toutes et tous !

 

Aujourd'hui,deux romans de T.J. Bass !

Humanité et demie (1971)

bass humanitedemie

et
Le Dieu baleine (1975)

bass dieu baleine

 

Soyons honnête… Je ne connaissais pas T.J. Bass ! Ce sont surtout les couvertures de Manchu qui ont attiré mon regard dans les bacs des bouquinistes…
Comme quoi, une bonne illustration est salutaire pour les ventes !

Ces deux romans se suivent, même si je pense que l’ont les lire seul ou en ordre contraire.

Biologiste de profession, l’auteur nous entraîne dans Humanité et demie sur une Terre lointaine, où l’Humanité a maîtrisé, voir éradiqué toute vie sauvage au profit de surfaces agricoles recouvrant la quasi-totalité des continents, parcourues de machines agricoles autonomes. Les mers et océans sont stériles…
L’immense majorité de la population à quatre orteils vit sous terre, plus ou moins dirigée sur les principes d‘une fourmilière, capable de créer génétiquement des humains spécialisés. D’une constitution faible, ne pouvant pas survivre en surface, des chasseurs doivent pourtant sortir tuer les cinq orteils, primitifs humains, qui leur donnent beaucoup de fil à retordre en pillant les récoltes…

Dans Le Dieu baleine, Rorqual ancien bateau baleine qui récoltait il y a bien longtemps du krill pour les fourmilières revient vers les cinq orteils vivants sous les dômes sous-marins, devient leur Dieu, surmontant leur crainte des machines…

J’arrête là mon résumé !

Ce diptyque est agréable à lire, plein de bonnes idées, au style clair, très influencé par la SF des années cinquante parfois simpliste dans l‘évocation des personnages. L’on ne sait pas vraiment où l’on va en lisant, ce qui pour moi n’a rien d’un défaut, au contraire ! Ce type de récit stimule l’imagination du lecteur.

Ce qui m’a troublé, c’est de retrouver des thèmes, voir même carrément des idées que d’autres auteurs développent, que moi-même je suis en train d'étudier et d'incorporer à des nouvelles..!
Notamment la relation entre humains et animaux, l’interface machine/humain, la spécialisation très poussée des humains, le futur d’une l’agriculture invasive, etc…
Une cruelle question se pose alors ! Suis donc en retard de quarante ans, ou bien alors certains thèmes sont-ils constant dans la SF ? J’espère que la deuxième hypothèse est la bonne…

Soyons réaliste. Trouver non des histoires, non des personnages, mais des thématiques absolument neuves est rarissime, ne peut se produire pour chaque nouvelle, chaque roman écrit. Nous baignons toutes et tous dans les mêmes problématiques au sein de la même époque. Et d’une époque à l’autre, nous sommes confrontés à des thématiques parfois similaires.

Deux cas peuvent alors se présenter.
Soit alors la réponse est similaire à des époques différentes, mais le style de récit, l’écriture, les personnages évoluent.
Soit alors, la réponse est différente... Ce qui est alors plus excitant intellectuellement bien sûr !

L’agriculture restera un thème majeur pour longtemps... De Soleil vert à Génocides.
Nous passons dans ces deux romans de la surpopulation humaine incontrôlable engendrant la pire des solutions, à une Terre cultivée par une espèce extra-terrestre, où nous finissons parasites de notre propre planète…
Même sujet pour deux romans complètement différents, l’un très social, l’autre fantasmatique.

En fait, retrouver ses propres obsessions, ses propres thématiques chez les autres, est plutôt plaisant je trouve. On se sent moins seul…
Certes, cela ferme des portes. Il devient impossible de reprendre l’idée, encore moins le contexte de l’idée, cela reviendrait à bêtement copier… Et à être refusé par les éditeurs !
D’un autre côté, cela rassure, on se dit je suis dans le vrai, je travaille sur un thème important, d‘autre ont écrit dessus avant moi. Cela nous amène aussi à pousser encore plus loin notre réflexion, voir à diverger, à créer autre chose que prévu au départ.

Pour en revenir tout de même à Humanité et demie et Le Dieu baleine, ces deux romans pourront vous paraitre je pense de prime abord un peu désuets. Néanmoins, je trouve qu’en terme de création d’un monde cohérent, de sensation des possibilités de la technoscience à venir, c’est une œuvre libre, imaginative, mêlant cruauté sociale, vocabulaire technique souvent inconnu et détails parfois ironiques.

Seule l’idée de fourmilière est certainement moins crédible aujourd’hui. Même les mégalopoles en formation ne seraient pas comparées à l’univers des fourmis ! Le mot même est très connoté, naïf même en 2010.
De plus nous nous acheminons vers une relative stagnation de la population mondiale, pas à son envol. Le thème de la surpopulation semble moins important, voir carrément appartenant au passé, pourtant si proche !!!
D’ailleurs, je travaille plus aujourd’hui sur la dépopulation dans le cadre de 36, quai du Futur… Thème absolument fascinant je dois dire…

À bientôt avec une autre chronique de roman !
Gulzar

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