Bonjour à toutes et à tous.
Je viens enfin de lire Space opera, l’imaginaire spatial avant 1977, ouvrage collectif mené par André-François Ruaud et Vivian Amalric, paru chez les Les Moutons Electriques éditeurs en 2009. Bien utile évidemment de lire des ouvrages savants sur le genre littéraire que j’écris, en parallèle des livres de fiction eux-mêmes.
Avec une riche iconographie, des chapitres clairs et chronologiques, le livre est très agréable à lire, très instructif. Space opera, l’imaginaire spatial avant 1977 permet aux passionné(e)s de SF de mieux se rendre compte de ce qui est déjà lu ou reste inconnu. L’idéal vraiment est de lire l’ouvrage avec un carnet et un crayon à côté. Pour ma part, j’y est noté une bonne dizaine de livres à lire, entre romans de gare et ouvrage essentiels. L’on croît tout connaître, mais non. Voilà bien l’utilité profonde de ce genre d’ouvrage référentiel, faire découvrir aux nouvelles générations des œuvres plus anciennes, en forçant la chance qui nous fait parfois découvrir des raretés chez les bouquinistes.
Grande sensation, j’ai appris à quel point Isaac Asimov, malgré son immense capacité d’écrire des romans conceptuels, était un mauvais phraseur. La série Fondation, qui m’a donné tant de plaisir à ses deux lectures, l’une à l’adolescence, l’autre plus récente, a été améliorée à la traduction française, pour notre bonheur. Evidemment, je m’étais bien rendu compte qu’Asimov n’était pas Maupassant…
Finalement, cette opposition dans la SF entre style et concept intellectuel n’a rien de surprenant et fonde même le genre, qui peut admettre plusieurs types de textes. Parfois, tout tient sur le style, comme certains ouvrages de Serge Brussolo absolument magiques, ou tout tient sur l’idée, comme pour Asimov, qui finalement parvient à se passer de travailler la forme littéraire. Frôler la médiocrité de style peut peut-être en réalité servir de test fatidique pour l’idée. Si le lectorat suit, c’est que le roman tient intellectuellement la route.
Ceci dit, travailler de front ces deux composantes de la fiction SF n’est sans doute pas plus mal…
Gulzar