Belém la belle
Beatrix n’en démordait pas, continuant nerveusement son tricot.
- Vous ne pouvez éradiquer cette communauté de géants, même s’ils se reproduisent ! Nous n’aurions pas dû fuir, en vérité. J’exige que vous me rameniez à votre machine ZZ, une fois votre mission remplie. Le Béryllium ne me fait pas peur !
Certes, elle était une spécialiste de la flore, mais tout de même ! Wictorius respectait les géants comme travailleurs, mais il fallait bien réguler leur nombre sur la planète !
- Je comprends votre intérêt scientifique, mais songez que l’Humanité ne peut s’encombrer de milliards de géants, consommant trop d’oxygène et de galette de maïs !
- Et bien l’Humanité n’avait qu’à pas les créer !
- Peut-être ne suggérerais-je alors une simple opération de stérilisation forcée…
Tandis que Wictorius parlementait avec Beatrix, Sylvester pénétra dans le poste de pilotage en baillant.
- Chef, ça fait du bien de dormir un peu… Où sommes-nous, Dolph ?
- Péage dans quinze kilomètres, d’après le panneau…
- Ah, Belém, la plus belle cité flottante du monde, tellement pittoresque ! Tu te souviens, Dolph, de notre mission là-bas, contre l’infâme Grand Babu ?
- Oh, oui, Sylvester… J’ai encore les traces sur tout le corps des morsures de piranhas !
À l’aube, la chapelle à six roues arriva aux abords de Belém, étonnant mélange de deux mondes, le terrestre et le flottant. Wictorius sortit son porte-monnaie et paya le droit d’entrée, servant officiellement à financer les services sociaux destinées aux plus misérables, déchets humains de l’ancienne économie défaite.
Demain il appellerait la Grosse Citrouille. Trop pris ces jours-ci par sa lutte contre la Greffe Noire, il lui demanderait de mettre sur le coup l’agent Vargas. Ce dernier avait dernièrement démantelé avec succès une bande d’ufologues qui sévissait dans toutes les Andes, y enfouissant de faux squelettes d‘extra-terrestres.
La suite demain !