Résumé
Wictorius succombe
Par un trou minuscule pratiqué dans un coucou suisse, le Docteur Moktar El Rachaoui, suppôt du Canard Déchaîné, observait Wictorius en train d’avaler le repas spécialement préparé à son intention. Le dernier repas du condamné. Derrière lui, ses quatre canetons voulait savoir.
- Que fait-il, Docteur ?
- Il mange ?
- Il boit du Gewurztraminer ?
- Il force les volets pour s’échapper ?
Le Docteur devait agir, il ne restait presque plus de nourriture. L’espion dévorait tout à une vitesse à peine croyable. Ces étrangers ne prenaient pas le temps de manger.
- Envoyez le gaz !
- Oui, Docteur, avec grand plaisir !
Le caneton Helmut qui s’occupait de tout ce qui était mécanique dans la base secrète tourna frénétiquement la vanne libérant les vapeurs toxiques.
Il ne se passa pas grand chose. Wictorius engloutissait l’ultime tome de chèvre sans se douter de rien. Puis il vacilla, se raccrocha à la lourde table, tenta de parvenir à la porte. La trouvant fermée, il ne trouva rien de mieux que de retraverser la pièce pour s’échapper par la cheminée.
- L’imbécile, il ne pourra pas, elle est factice ! Toute la base secrète n’est qu’un trompe l’œil, une merveille de dissimulation ! Voilà, il est tombé, c’est fini.
Helmut, Wilfried, Zénon et Frida réalisèrent alors pleinement que la vengeance du Docteur Moktar El Rachaoui venait de s’accomplir. Un silence pesant s’installa, tandis que le Docteur reprenait les clés de sa Jaguar.
Frida se permit alors d’intervenir.
- Est-il mort, Docteur ? Parce que s’il faut creuser sa tombe derrière le chalet, j’aimerai bien que les autres m’aident ! Vous avez vu le bestiau, il doit peser plus d’un quintal ! Depuis que j’ai abattu tous ces sapins pour creuser votre piscine d’été, j’ai le dos fragile, moi…
La suite demain !
Quelques infos délirantes de la Corée du Nord, enfin de qui vous savez...
Résumé
La table est mise
- Reprenez-vous, cher ami ! Vous voilà beau comme un Dieu !
Wictorius n’avait pourtant pas le goût de remercier son geôlier. Abandonner son corps de vieille dame réactionnaire destiné à son infiltration aurait dû être un soulagement. Mais non. Ce nouveau corps d’ébène était trop beau pour être honnête. En bon suppôt du Canard Déchaîné, le Docteur Moktar El Rachaoui, psychologue de comptoir, ne pouvait que lui réserver un triste sort. Ces Suisses ne connaissait pas la pitié.
- Allons, sortez de ce modulateur corporel, ce n’est pas le moment de faire la sieste, vous avez dormi pendant trois jours. Mes canetons, emmenez notre hôte au chalet, qu‘il se remette de ses émotions et puisse se restaurer.
De peur que l’espion d’ébène aux muscles surpuissants ne s’échappe en les bousculant, Helmut, Wilfried, Zénon et Frida sortirent leurs pistolets.
- Passe devant, l’étranger ! Et ne t‘échappe pas, sinon nous t’abattons comme une marmotte enragée !
Sentant l’arme dans son dos, sagement Wictorius obéit. Il quitta la cave le premier pour rejoindre à travers un dédale de couloirs le chalet. Frida le poussa dans une grande pièce ignoblement décorée, puis la porte se referma derrière Wictorius, enfermé à clé.
Une magnifique fondue et une dizaine de plats de charcuteries ainsi que de fromages des montagnes l’attendaient. Wictorius s’approcha, humant ces aliments suspects, certainement farcis de drogues destinées à le faire parler. Dans un coin de la pièce, ce qu’il comprit être une horloge préhistorique contenue dans un haut coffret en bois, faisait un bruit hypnotique.
Affamé, Wictorius grignota debout une tranche de jambon fumé. Ne sentant rien de suspect au bout de dix minutes, il se jeta sur la table sans même prendre la précaution de se mettre une serviette au cou.
La suite demain !
Deux films en attente, bien différent...
Je vous laisse les découvrir sur deux sites à visiter régulièrement.
La cabane dans les bois :
http://www.phenixweb.net/La-Cabane-Dans-Les-Bois-de-Drew
Il est difficile d'être un dieu :
Dimanche 25 mars
La mort. Impossible de ne pas l'écrire dans un roman préhistorique, même revu en profondeur...
Toutefois, impossible qu'elle soit la même que dans les récits précédents ! Chez Rosny Aîné, le fondateur du genre, le plus extraordinaire en tous cas, il y a des batailles nocturnes qui font six cent morts, des combats épiques entre fauves cruels et chasseurs qui y laissent la vie.
A vrai dire, cette violence et ces morts font parfois sourire... Impissible d'écrire de telles scènes suréalistes aujourd'hui.
Je dois trouver un sens littéraire et narratif à la mort. Et je crois l'avoir trouvé. Je vais me servir de la mort pour individualiser mes personnages, les sortir du groupe. La rendre plus rare, non quotidienne, permettra d'avoir un autre rapport à la vie collective.
Le groupe, chaque membre du groupe, prendra plus fortement encore conscience de l'individu au moment de sa disparition.
Autant Rosny Aîné considère la mort comme normal, allant de soi, faisant partie du décor et de la guerre entre humains ou entre humains et animaux féroces, autant je vais en faire un événement traumatisant, unique, rare.
A bientôt, Gulzar