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4 mars 2012 7 04 /03 /mars /2012 21:22

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4 mars 2012 7 04 /03 /mars /2012 06:28

Bonjour à toutes et à tous .

Petite rubrique dominicale désormais sur le blog 36, des images plus ou moins rares d'écrivains au travail, à leur bureau. Pas forcément d'ailleurs uniquement des auteurs de Science-fiction.

N"hésitez pas à m'en envoyer sur mon mail si vous en trouvez...

 

Commençons donc par la grande écrivaine SF et d'imaginaire états-unienne, C.J. Cherryh, toujours très agréable à lire aujourd'hui.

 

ecrivain au travail CJ cherryh

 

 

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3 mars 2012 6 03 /03 /mars /2012 08:32

banniere buffon internet

 

Aujourd'hui, terminons le long chapitre V avec un ultime débat entre l'oeuf féminin et le ver spermatique masculin...

 

 

HISTOIRE NATURELLE.

HISTOIRE DES ANIMAUX.

 

CHAPITRE V.

Exposition des Systèmes sur la génération.

 

Une troisième difficulté contre ces deux systèmes, c’est la ressemblance des enfants, tantôt au père, tantôt à la mère, et quelquefois à tous les deux ensemble, et les marques évidentes des deux espèces dans les mulets et dans les animaux mi-partis. Si le ver spermatique de la semence du père doit être le fœtus, comment se peut-il que l’enfant ressemble à la mère ? et si le fœtus est préexistant dans l’œuf de la mère, comment se peut-il que l’enfant ressemble à son père ? et si le ver spermatique d’un cheval ou l’œuf d’une ânesse contient le fœtus, comment se peut-il que le mulet participe de la nature du cheval et de celle de l’ânesse ?

 

Ces difficultés générales, qui sont invincibles, ne sont pas les seules qu’on puisse faire contre ces systèmes, il y en a de particulières qui ne sont pas moins fortes ; et pour commencer par le système des vers spermatiques, ne doit-on pas demander à ceux qui les admettent et qui imaginent que ces vers se transforment en homme, comment ils entendent que se fait cette transformation, et leur objecter que celle des insectes n’a et ne peut avoir aucun rapport avec celle qu’ils supposent ? car le ver qui doit devenir mouche, ou la chenille qui doit devenir papillon, passe par un état mitoyen, qui est celui de la chrysalide, et lorsqu’il sort de la chrysalide, il est entièrement formé, il a acquis sa grandeur totale et toute la perfection de sa forme, et il est dès-lors en état d’engendrer ; au lieu que dans la prétendue transformation du ver spermatique en homme, on ne peut pas dire qu’il y ait un état de chrysalide, et quand même on en supposerait un pendant les premiers jours de la conception, pourquoi la production de cette chrysalide supposée n’est-elle pas un homme adulte et parfait, et qu’au contraire ce n’est qu’un embryon encore informe auquel il faut un nouveau développement ? on voit bien que l’analogie est ici violée, et que bien-loin de confirmer cette idée de la transformation du ver spermatique, elle la détruit lorsqu’on prend la peine de l’examiner.

 

D’ailleurs le ver qui doit se transformer en mouche vient d’un œuf, cet œuf est le produit de la copulation des deux sèxes, de la mouche mâle et de la mouche femelle, et il renferme le fœtus ou le ver qui doit ensuite devenir chrysalide, et arriver enfin à son état de perfection, à son état de mouche, dans lequel seul l’animal a la faculté d’engendrer, au lieu que le ver spermatique n’a aucun principe de génération, il ne vient pas d’un œuf ; et quand même on accorderait que la semence peut contenir des œufs d’où sortent les vers spermatiques, la difficulté restera toujours la même ; car ces œufs supposés n’ont pas pour principe d’existence la copulation des deux sèxes, comme dans les insectes, par conséquent la production supposée, non plus que le développement prétendu des vers spermatiques, ne peuvent être comparés à la production et au développement des insectes, et bien-loin que les partisans de cette opinion puissent tirer avantage de la transformation des insectes, elle me parait au contraire détruire le fondement de leur explication.

 

Lorsqu’on fait attention à la multitude innombrable des vers spermatiques, et au très-petit nombre de fœtus qui en résulte, et qu’on oppose aux Physiciens prévenus de ce système la profusion énorme et inutile qu’ils sont obligez d’admettre, ils répondent, comme je l’ai dit, par l’exemple des plantes et des arbres, qui produisent un très-grand nombre de graines assez inutilement pour la propagation ou la multiplication de l’espèce, puisque de toutes ces graines il n’y en a que fort peu qui produisent des plantes et des arbres, et que tout le reste semble être destiné à l’engrais de la terre, ou à la nourriture des animaux ; mais cette comparaison n’est pas tout-à-fait juste, parce qu’il est de nécessité absolue que tous les vers spermatiques périssent, à l’exception d’un seul, au lieu qu’il n’est pas également nécessaire que toutes les graines périssent, et que d’ailleurs en servant de nourriture à d’autres corps organisés, elles servent au développement et à la reproduction des animaux lorsqu’elles ne deviennent pas elles-mêmes des végétaux, au lieu qu’on ne voit aucun usage des vers spermatiques, aucun but auquel on puisse rapporter leur multitude prodigieuse : au reste, je ne fais cette remarque que pour rapporter tout ce qu’on a dit ou pû dire sur cette matière, car j’avoue qu’une raison tirée des causes finales n’établira ni ne détruira jamais un système en Physique.

 

Une autre objection que l’on a faite contre l’opinion des vers spermatiques, c’est qu’ils semblent être en nombre assez égal dans la semence de toutes les espèces d’animaux, au lieu qu’il paraitrait naturel que dans les espèces où le nombre des fœtus est fort abondant, comme dans les poissons, les insectes, etc. le nombre des vers spermatiques fût aussi fort grand ; et il semble que dans les espèces où la génération est moins abondante, comme dans l’homme, les quadrupèdes, les oiseaux, etc. le nombre des vers dût être plus petit ; car s’ils sont la cause immédiate de la production, pourquoi n’y a-t-il aucune proportion entre leur nombre et celui des fœtus ? d’ailleurs, il n’y a pas de différence proportionnelle dans la grandeur de la plûpart des espèces de vers spermatiques, ceux des gros animaux sont aussi petits que ceux des plus petits animaux ; le cabillau et l’éperlan ont des animaux spermatiques également petits ; ceux de la semence d’un rat et ceux de la liqueur séminale d’un homme sont à peu près de la même grosseur, et lorsqu’il y a de la différence dans la grandeur de ces animaux spermatiques, elle n’est point relative à la grandeur de l’individu ; le calmar, qui n’est qu’un poisson assez petit, a des vers spermatiques plus de cent mille fois plus gros que ceux de l’homme ou du chien, autre preuve que ces vers ne sont pas la cause immédiate et unique de la génération.

 

Les difficultés particulières qu’on peut faire contre le système des œufs, sont aussi très considérables : si le fœtus est préexistant dans l’œuf avant la communication du mâle et de la femelle, pourquoi dans les œufs que la poule produit sans avoir eu le coq, ne voit-on pas le fœtus aussi-bien que dans les œufs qu’elle produit après la copulation avec le coq ? Nous avons rapporté ci-devant les observations de Malpighi, faites sur des œufs frais sortant du corps de la poule, et qui n’avaient pas encore été couvés, il a toûjours trouvé le fœtus dans ceux que produisaient les poules qui avoient reçu le coq, et dans ceux des poules vierges ou séparées du coq depuis long temps, il n’a jamais trouvé qu’une mole dans la cicatricule ; il est donc bien clair que le fœtus n’est pas préexistant dans l’œuf, mais qu’au contraire il ne s’y forme que quand la semence du mâle l’a pénétré. 

Une autre difficulté contre ce système, c’est que non seulement on ne voit pas le fœtus dans les œufs des ovipares avant la conjonction des sèxes, mais même on ne voit pas d’œufs dans les vivipares : les Physiciens qui prétendent que le ver spermatique est le fœtus sous une enveloppe, sont au moins assurés de l’existence des vers spermatiques, mais ceux qui veulent que le fœtus soit préexistant dans l’œuf, non seulement imaginent cette préexistence, mais même ils n’ont aucune preuve de l’existence de l’œuf, au contraire il y a probabilité presqu’équivalente à la certitude, que ces œufs n’existent pas dans les vivipares, puisqu’on a fait des milliers d’expériences pour tâcher de les découvrir, et qu’on n’a jamais pû les trouver.

 

Quoique les partisans du système des œufs ne s’accordent point au sujet de ce que l’on doit regarder comme le vrai œuf dans les testicules des femelles, ils veulent cependant tous que la fécondation se fasse immédiatement dans ce testicule qu’ils appellent l’ovaire, sans faire attention que si cela étoit, on trouveroit la plupart des fœtus dans l’abdomen, au lieu de les trouver dans la matrice ; car le pavillon, ou l’extrémité supérieure de la trompe étant, comme l’on sait, séparée du testicule, les prétendus œufs doivent tomber souvent dans l’abdomen, et on y trouveroit souvent des fœtus : or on sait que ce cas est extrêmement rare, je ne sais pas même s’il est vrai que cela soit jamais arrivé par l’effet que nous supposons, et je pense que les fœtus qu’on a trouvés dans l’abdomen, étaient sortis, ou des trompes de la matrice, ou de la matrice même, par quelqu’accident.


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3 mars 2012 6 03 /03 /mars /2012 08:30

image 36 nouvelle publiee

 

Bonjour à toutes et à tous.

 

Petit rappel, vous pouvez lire une de mes nouvelles, Conservons l'espoir dans un monde meilleur !, sur le site Flash Info de l'Imaginaire, animé par jean-Pierre Planque, auteur également.

Vous pourrez y découvrir une sombre histoire de savants fous, qui se déroule au Luxembourg... Tout un programme.

http://jplanque.pagesperso-orange.fr/Conservons_l_espoir.htm

Sur la même page, les liens avec mes autres textes sur le site.

Gulzar

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3 mars 2012 6 03 /03 /mars /2012 08:24

Les affiches originales !

 

posters art nouveau

 

Les évocatrices reprises SF...

 

posters art nouveau Steven Thomas

posters art nouveau Steven Thomas 2

posters art nouveau Steven Thomas 3

DRB affiche voyage 4

DRB affiche voyage 5

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2 mars 2012 5 02 /03 /mars /2012 18:39

banniere Gulzarama saison2 internet

 

 

Résumé

Wictorius sur le trottoir 

 

Après cinq verres de whisky sans glace dans le gosier, Wictorius quitta ivre morte le vieux salon télé de l’haïssable demeure Häuschen Cendrillon, laissant sa fausse famille stupéfaite. Une vieille dame réactionnaire ne se laissait pas aller à un tel comportement dégradant, à traiter la Suisse de refuge pour fin de race décervelée.

- Mettez-vous tous un sapin dans le derrière ! 

Renvoyant la domesticité, Wictorius grimpa jusqu’à sa chambre et s’écroula dans un fauteuil Bauhaus, triturant son oreille.com. Il avait tant besoin d’une âme compatissante. Mais le répondeur de sa sublime secrétaire Angelica se répétait à l’infini. Je ne suis pas disponible pour l’instant, profitant de mes journées de congés réglementaires.

L’agent spécial Starcky frappa discrètement à la porte, rentra dans la chambre.

- Ne trouveriez-vous pas utile de me dire la vérité ? Qui êtes-vous exactement Madame Van Mermerkelh y Bolivar pour que la Grosse Citrouille vous consacre autant de moyens  ? Nous ne sommes tout de même pas une menace pour grand monde à Zurich… 

Titubante, la vieille dame parvint à se tenir debout, s’aidant de sa canne Punky & Abdallah.

- Starcky, assez de mensonges ! Tu as devant toi le meilleur agent brazilien, Wictorius !

- Mais vous êtes une vieille dame ! 

- Je suis passé au modulateur corporel, imbécile ! Et je m’en vais canarder le Canard, laisse-moi passer ! 

Stupéfait, l’agent spécial Starcky s’écroula sur le lit aux draps roses. Lui un modeste agent helvétique, il servait sous les ordres d’une légende. Il réalisa trop tard qu’il n’avait pas eu la présence d’esprit de demander un autographe au grand homme. Wictorius était déjà dans la rue, déterminé à louer un canon de 75 et à bombarder tout le canton pour extirper le Canard Déchaîné de sa base secrète. 

Une voiturette électrique freina brutalement à sa hauteur. Trois énergumènes, trois géants musculeux en sortirent, arrachèrent sa canne à Wictorius impuissant et le jetèrent dans le minuscule coffre. On l’enlevait, lui, le plus grand agent secret que le monde civilisé sud-américain n’ait jamais connu, lauréat du prix Condor, médaillé des dizaines de fois, adulé des foules, héros de rézonovela et de films à succès ! 

Avant de sombrer dans le désespoir, ces derniers mots résonnèrent sinistrement aux oreilles de Wictorius défait. Démarre Helmut, direction la mare aux canetons !  

 

La suite lundi, pour le cent et unième épisode ! 

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2 mars 2012 5 02 /03 /mars /2012 09:07

zach graves 04

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1 mars 2012 4 01 /03 /mars /2012 09:59

banniere Gulzarama saison2 internet

 

 

Résumé

Wictorius rêve d’offensive 

 

Wictorius en était à son troisième verre de whisky, même pas irlandais. C’était fichu, le Canard Déchaîné continuerait ses attaques en règle contre les honnêtes gens avec ses fausses informations, ses rumeurs alarmistes semant la panique, la confusion chez les esprits simples. 

Isolé dans ce corps de vieille dame, il ne pouvait rien. La traque du plus grand Criminel médiatique de tous les temps nécessitait du petit personnel en nombre, mais où le trouver sans budget pour le rémunérer ? Tout l’argent de sa mission était parti dans cette ignoble demeure, dans cette fausse famille louée chez Walkyrie & Schumaroff. Peut-être devrait-il révéler à l’agent spécial Starcky la véritable nature de sa mission en Suisse et demander son aide ? 

Finalement, son faux mari en chaise roulante se préoccupa de l’état de son employeuse. 

- Vous ne devriez pas boire autant à votre âge ! La situation n’est peut-être pas aussi grave qu’elle en a l’air, notre bonne Présidente Fédérale Ludivine Flambi va nous protéger ! Faut voir les abris anti-atomiques de la ville, il sont été refait à neuf l’année dernière ! 

Le vieil acteur Brechtien qui interprétait son mari sortit un dépliant vantant le confort dernier cri des abris, tandis que l’oncle vulgaire interprété par un acteur Shakespearien vantait l’efficacité des brigades d’autodéfense et les milices privatisées contre le Bolchevisme rampant. Ivre mort, Wictorius se leva, menaçant de sa canne ces Suisses crédules. 

- Pauvres idiots, c’est une mauvaise blague, une attaque du Canard Déchaîné ! Il est là, à nous narguer dans sa base secrète, à comploter la destruction du monde civilisé par de vastes campagnes de désinformation ! Il faut quadriller les forêts !

Rentrant de courses les bras chargés de sucre, de farine et de conserves, l’agent spécial Starcky surgit dans le vieux salon télé.

- Comment pouvez-vous savoir tout cela, Madame Van Mermerkelh y Bolivar ? Si vous êtes vraiment une vieille dame d’ailleurs… Et arrêtez de vous agiter, vous allez casser un bibelot.

 

La suite demain ! 

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1 mars 2012 4 01 /03 /mars /2012 08:26

zach graves 05

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1 mars 2012 4 01 /03 /mars /2012 06:37

Bonjour à toutes et à tous.

 

Chronique aujourd’hui d’une anthologie parue chez Rivière Blanche dans la collection Fusée, Dimension URSS, établie par Patrice Lajoye, spécialiste de la SF Russe, animateur d’un blog dédié à cette littérature et rédacteur en chef de la revue Géante Rouge, entre autres activités. 

On y retrouve des textes datant des années 1900 à 1970, d‘auteurs évidemment peu connus en occident. 

 

Dimension-URSS

 

Quelques mots avant de détailler les textes qui m’ont le plus intéressé. Il me paraît difficile d’avoir un avis vraiment pertinent et surtout définitif sur une anthologie. En effet, le choix des textes dépend bien sûr du goût de l’anthologiste, mais aussi de contraintes de droits littéraires, de traduction disponibles ou possibles, etc…

En aucun cas, il ne faudrait donc croire que Dimension URSS représente réellement la SF soviétique dans son entier… Mais l’anthologie nous permet tout de même l’accès à des écrits rares, c’est bien son intérêt. 

 

Deux textes m’ont beaucoup plu, tant par l‘écriture que par le fond toujours très actuel. 

Le premier, qui ouvre le livre, est une courte pièce de théâtre en cinq actes, La Terre, Scènes des temps futurs de Valeri Brioussov, datant d’avant la Révolution de 1917, mais que Patrice Lajoye a eu à mon sens raison d’incorporer au livre. La pièce, que l’on pourrait qualifier aujourd’hui de hard science, décrit le dilemme extrême auquel est confronté l’Humanité en péril. 

La Terre devenue invivable, les derniers humains sont réfugiés dans de profonds sous-sols, la planète étant recouverte d’un toit recouvrant le globe entier. Faut-il l’ouvrir ou demeurer dans les profondeurs où l’eau vient à manquer ? Reste-t-il en surface une atmosphère, où bien alors le toit donne-t-il sur l’Espace ? Fascinante histoire dont je ne livrerai bien sûr pas la conclusion…

 

Le second texte est une nouvelle mêlant questionnement philosophique et Physique Fondamentale, Vingt milliards d’années après la fin du monde, écrit par Pavel Amnouel, physicien. L'envolée lyrique de cette fin de l'univers physique est des plus formidables. 

 

Quant aux autres textes, je dois dire que je les ai trouvé certes bien écrits, sans doute représentatifs du genre en ces années là dans ce pays là, mais parfois naïfs dans leur thème et leur morale, même si quelques nouvelles sont très astucieuses. Cependant, une grande partie de la production occidentale n’était sans doute guère mieux lotie…

En réalité, nous apprécions peut-être dans la littérature d’autres pays ce qui ressemble à ce que nous aimons déjà, au-delà de l’ancienneté des textes. De plus, les textes intemporels, basés sur des idées jamais obsolètes et avec un style sans fioritures, sont forcément plus rares que les textes écrits dans le souci d'une mode, qui par définition se flétrissent vite. 

 

Toutefois, l’impression général offert par la lecture de Dimension URSS est de mon point de vue très instructif, du moins sur cette production des auteurs russes sous régime soviétique. 

Bien peu des quatorze nouvelles, publiées à l’époque en URSS, expriment une foi dans la Technologie et les Sciences, tel que le régime soviétique pouvait l’exprimer par ses réalisations et sa propagande. Le Socialisme, c’était selon la formule bien connue les soviets et l’électricité…

Les auteurs décrivent bien plus les sentiments de leurs personnages, s’emparent de problèmes philosophiques ou typiquement SF, sans pour autant être critique envers la Technologie et les Sciences, qui sont en fait plus un vague décor ou un moyen qu’un sujet important. 

Sans critiquer ouvertement leur société, ce qui leur était impossible de toute manière sous peine de ne pas être publié, voir pire, les auteurs soviétiques présentés dans Dimension URSS semblent donc avoir simplement occulté l’enthousiasme officiel pour  la Technologie et les Sciences, que l’on retrouvait notamment pour le nucléaire, quasiment porté au rang de religion. 

Une telle attitude littéraire était sans doute un bon moyen de contourner la censure et d’amener aux lecteurs sinon un doute du moins d’autres points de vue sur le futur de l’Humanité. 

Ce qui donne une sensation assez étrange à la lecture des nouvelles. L'on n'est absolument pas en URSS. Le lecteur ne retrouve rien, du moins directement, du pays où sont censés vivre les auteurs...

Les textes relèvent donc de l'imaginaire, où ne vient pas s'immiscer la vie quotidienne, puisqu'il était impossible de la décrire pour ce qu'elle était réellement dans le système de censure d'Etat de l'URSS. 


Tout auteur se doit de contourner l’obstacle qui se dresse devant lui ou elle. Tenter de le fracasser est parfois impossible. Devenir un opposant revendiqué n’est pas l’unique solution, certainement la plus dangereuse assurément.   

En ce sens, Dimension URSS incline à réfléchir sur notre propre société. Où est donc l’obstacle pour s‘exprimer le plus librement possible et comment le franchir ? Où se situe le non-dit, la peur d'écrire sur tel ou tel sujet qui déplaîrait ? Et déplaîrait à qui ? 

 

Prochainement, la chronique de Dimension Russie, consacrée cette fois à la SF Russe contemporaine, anthologie établie par Patrice et Viktoriya Lajoye. Y lira-t-on une continuité, une brusque césure littéraire ? Réponse très bientôt… 

 

Gulzar

 

Le blog de Patrice Lajoye, consacré à la SF Russe

http://russkayafantastika.hautetfort.com/

Et l'intéressante interview sur ActuSF à propos de Dimension URSS

http://www.actusf.com/spip/article-8287.html

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