Résumé
Wictorius rejoint la terre ferme
Les valises prêtes dans l’entrée, Wictorius transformée en vieille dame suisse réactionnaire examinait attentivement sa canne Punky & Abdallah bricolé par l’agent précaire Trognsky.
- Vous avez bien fait tout ce que je vous ai demandé ?
- J’ai fait au mieux ! Pas pu tout mettre, faute de place… Votre testeur de neige est dans votre chaussure de marche gauche. Je pense que cela tiendra, mais je ne peux rien vous garantir. Ma cave est bien équipée, cependant ce n’est pas un produit d’usine…
- Ça ira. Portez donc mes valises jusqu’à l’embarcadère.
L’agent précaire Trognsky ferma sa maisonnette et se fraya un passage parmi la petite foule de passagers qui ne continuaient pas sur Moscou l’Admirable. Il précédait Wictorius qui excellait à présent dans la démarche d’une vieille dame, d’une lenteur calculée, s’aidant de sa canne truffée de haute technologie.
Le Globe d’Argent était amarré à une des tours aéroportuaires qui ceinturaient Zurich. Le personnel de bord offrait en souvenir à chaque voyageur une mouette empaillée, symbolke de la Zidar compagnie.
Un fonctionnaire zurichois consciencieux vérifia, lui, le faux passeport de l’agent Wictorius, ultime formalité administrative avant de toucher terre.
- Vous êtes bien Yollande Van Mermerkelh y Bolivar, veuve Agnelli, Comte de Parme ?
- C’est bien moi, jeune homme. Sera-ce encore long, j’ai fort mal à mes faibles jambes ?
- Non, Madame. Un steward va s’occuper de vos bagages. Voici votre passeport. Bon retour au pays, Madame. Vous arrivez juste pour la fête de la pomme !
- Pourquoi croyez-vous donc que je sois rentrée ? Pour assister à la dégénérescence culturelle de notre beau pays ? Les dix-neuf carnavals de Genève devraient être interdit ! Tout ce cosmopolitisme va nous pervertir, je vous le dis. De mon temps, la Suisse était véritablement suisse !
La suite demain…
Résumé
Wictorius et les poubelles
Grâce au dossier complet arrivé dans la nuit par son oreille.com, et confectionné par sa secrétaire Angelica qui s’occupait de ses plantes et de sa petite amie en son absence, Wictorius savait tout désormais du canton de Zurich, lieu pittoresque où s’était caché le Canard déchaîné.
Tandis que L’agent précaire Trognsky bricolait dans sa cave, Wictorius sortit faire quelque pas. Les rues débordaient de touristes, soucieux de profiter d’une dernière journée à bord du Globe d’Argent, qui survolait maintenant les Vosges ; de vieilles montagnes guère hautes mais dangereuses. Certains autochtones n’hésitaient pas à attaquer les villages volants pour tenter d’y vendre leurs infects produits locaux, fromages puants, vins contrefaits, cochonneries en viande animal, paniers en osier, assiettes peintes.
Sur le belvédère, les géants en uniforme et armés guettaient d’éventuels assaillants, prêts à descendre le premier engin primitif qui s’approcherait trop près. Derrière les bâtiments communaux, d’autres employés du village polonais jetaient par-dessus bord des sacs, sans discontinuer. Wictorius, alias Yollande Van Mermerkelh y Bolivar, s’approcha.
- Que faites-vous, mes braves garçons ?
- Faut pas rester là, Madame… Nous balançons les ordures de quinze jours de voyage sur les Français avant d’arriver en Suisse.
- Et vous croyez que cela leur fait plaisir ?
- Oh oui, Madame ! Malgré toute leur agriculture, leurs gamins ne mangent pas toujours à leur faim. Et ils rafistolent tout avec une habilité étonnante. En vérité, nous leur portons assistance en leur jetant nos détritus…
La suite demain…