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Bienvenue à toutes et à tous. Je suis Gulzar Joby, auteur de Science-fiction. Retrouvez mes parutions, mon carnet de notes et les autres rubriques de mon blog.

Buffon 46

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Aujourd'hui, nous devrons bien admettre qu'il faut un mâle et une femelle pour se reproduire...

 

HISTOIRE NATURELLE.

HISTOIRE DES ANIMAUX.

 

CHAPITRE V.

Exposition des Systèmes sur la génération.

 

Supposons, me dira-t-on, comme vous croyez l’avoir prouvé, que ce soit le superflu des molécules organiques semblables à chaque partie du corps, qui ne pouvant plus être admis dans ces parties pour les développer, en est renvoyé dans les testicules et les vésicules séminales du mâle, pourquoi par les forces d’affinité que vous avez supposées, ne forment-elles pas là de petits êtres organisés semblables en tout au mâle ? et de même pourquoi les molécules organiques renvoyées de toutes les parties du corps de la femelle dans les testicules ou dans la matrice de la femelle, ne forment-elles pas aussi des corps organiseés semblables en tout à la femelle ?

Et si vous me répondez qu’il y a apparence que les liqueurs séminales du mâle et de la femelle contiennent en effet chacune des embryons tout formés, que la liqueur du mâle ne contient que des mâles, que celle de la femelle ne contient que des femelles, mais que tous ces petits êtres organisés périssent faute de développement, et qu’il n’y a que ceux qui se forment actuellement par le mélange des deux liqueurs séminales qui puissent se développer et venir au monde, n’aura-t-on pas raison de vous demander pourquoi cette voie de génération qui est la plus compliquée, la plus difficile et la moins abondante en productions, est celle que la Nature a préférée et préfère d’une manière si marquée, que presque tous les animaux se multiplient par cette voie de la communication du mâle avec la femelle ? car à l’exception du puceron, du polype d’eau douce et des autres animaux qui peuvent se multiplier d’eux-mêmes ou par la division et la séparation des parties de leur corps, tous les autres animaux ne peuvent produire leur semblable que par la communication de deux individus.


Je me contenterai de répondre à présent que la chose étant en effet telle qu’on vient de le dire, les animaux, pour la plus grande partie, ne se produisant qu’au moyen du concours du mâle et de la femelle, l’objection devient une question de fait, à laquelle il n’y a d’autre solution à donner que celle du fait même. 

Pourquoi les animaux se produisent-ils par le concours des deux sexes ? la réponse est, parce qu’ils se produisent en effet ainsi ; mais, insistera-t-on, c’est la voie de reproduction la plus compliquée, même suivant votre explication. Je l’avoue, mais cette voie la plus compliquée pour nous est apparemment la plus simple pour la Nature ; et si, comme nous l’avons remarqué, il faut regarder comme le plus simple dans la Nature ce qui arrive le plus souvent, cette voie de génération sera dès lors la plus simple, ce qui n’empêche pas que nous ne devions la juger comme la plus composée, parce que nous ne la jugeons pas en elle-même, mais seulement par rapport à nos idées et suivant les connaissances que nos sens et nos réflexions peuvent nous en donner.


Au reste il est aisé de voir que ce sentiment particulier des Aristotéliciens qui prétendaient que les femelles n’avaient aucune liqueur prolifique, ne peut pas subsister, si l’on fait attention aux ressemblances des enfants à la mère, des mulets à la femelle qui les produit, des métis et des mulâtres qui tous prennent autant et souvent plus de la mère que du père ; si d’ailleurs on pense que les organes de la génération des femelles sont, comme ceux des mâles, conformés de façon à préparer et recevoir la liqueur séminale, on se persuadera facilement que cette liqueur doit exister, soit qu’elle réside dans les vaisseaux spermatiques, ou dans les testicules, ou dans les cornes de la matrice, ou que ce soit cette liqueur qui, lorsqu’on la provoque, sort par les lacunes de Graaf, tant aux environs du col de la matrice qu’aux environs de l’orifice externe de l’urètre.

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