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18 février 2012 6 18 /02 /février /2012 13:10

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Aujourd'hui, poursuivons avec les spermatozoïdes...

 

 

HISTOIRE NATURELLE.

HISTOIRE DES ANIMAUX.

 

CHAPITRE V.

Exposition des Systèmes sur la génération.

 

 

Ceux qui prirent la peine de répéter les observations de Leeuwenhoek, les trouvèrent assez conformes à la vérité ; mais il y en eut qui voulurent encore enchérir sur ses découvertes, et Dalenpatius ayant observé la liqueur séminale de l’homme, prétendit non seulement y avoir trouvé des animaux semblables aux têtards qui doivent devenir des grenouilles, dont le corps lui parut à peu près gros comme un grain de froment, dont la queue était quatre ou cinq fois plus longue que le corps, qui se mouvaient avec une grande agilité et frappaient avec la queue la liqueur dans laquelle ils nageaient, mais, chose plus merveilleuse, il vit un de ces animaux se développer ou plutôt quitter son enveloppe ; ce n’étoit plus un animal, c’était un corps humain, dont il distingua très bien, dit-il, les deux jambes, les deux bras, la poitrine et la tête, à laquelle l’enveloppe servait de capuchon.

 

Mais par les figures mêmes que cet auteur a données de ce prétendu embryon qu’il a vu sortir de son enveloppe, il est évident que le fait est faux ; il a cru voir ce qu’il dit, mais il s’est trompé, car cet embryon, tel qu’il le décrit, aurait été plus formé au sortir de son enveloppe et en quittant sa condition de ver spermatique, qu’il ne l’est en effet au bout d’un mois ou de cinq semaines dans la matrice même de la mère ; aussi cette observation de Dalenpatius, au lieu d’avoir été confirmée par d’autres observations, a été rejetée de tous les Naturalistes, dont les plus exacts et les plus exercés à observer, n’ont vu dans cette liqueur de l’homme que de petits corps ronds ou oblongs, qui paraissaient avoir de longues queues, mais sans autre organisation extérieure, sans membres, comme sont aussi ces petits corps dans la semence de tous les autres animaux.

 

...

 

 Hippocrate dans son traité de Diœta, paroît insinuer aussi que les semences d’animaux sont remplies d’animalcules, Démocrite parle de certains vers qui prennent la figure humaine, Aristote dit que les premiers hommes sortirent de la terre sous la forme de vers ; mais ni l’autorité de Platon, d’Hippocrate, de Démocrite et d’Aristote, ni l’observation de Dalenpatius ne feront recevoir cette idée que ces vers spermatiques sont de petits hommes cachez sous une enveloppe, car elle est évidemment contraire à l’expérience et à toutes les autres observations.

 

Valisnieri et Bourguet, que nous avons cités, ayant fait ensemble des observations sur la semence d’un lapin, y virent de petits vers dont l’une des extrémités était plus grosse que l’autre, ils étoient fort vifs, ils partoient d’un endroit pour aller à un autre, et frappoient la liqueur de leur queue ; quelquefois ils s’élevaient, quelquefois ils s’abaissaient, d’autres fois ils se tournaient en rond et se contournaient comme des serpents.

 

M. Andry ayant fait des observations sur ces vers spermatiques de l’homme, prétend qu’ils ne se trouvent que dans l’âge propre à la génération, que dans la première jeunesse et dans la grande vieillesse ils n’existent point, que dans les sujets incommodés de maladies vénériennes on n’en trouve que peu, et qu’ils y sont languissants et morts pour la plupart, que dans les parties de la génération des impuissants on n’en voit aucun qui soit en vie ; que ces vers dans l’homme ont la tête, c’est-à-dire, l’une des extrémités, plus grosse, par rapport à l’autre extrémité, qu’elle ne l’est dans les autres animaux ; ce qui s’accorde, dit-il, avec la figure du fœtus et de l’enfant, dont la tête en effet est beaucoup plus grosse, par rapport au corps, que celle des adultes, et il ajoûte que les gens qui font trop d’usage des femmes, n’ont ordinairement que très-peu ou point du tout de ces animaux. 

 

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