Gulzarama - épisode 131 - lundi 16 avril

Résumé

Charlus et sa récompense

Wictorius devait absolument trouver le moyen de contacter quelqu’un au Brazil, qu’on vienne le sortir de cet enfer sur terre, la République Paysanne Française. 

La foule sur les marches de la mairie de la Chapelle d’Abondance n’était pas hostile. Mais sa couleur de peau, la splendeur de son grand corps athlétique, la beauté de ses traits fascinaient cette population perdue dans ses montagnes, si peu habituée à rencontrer des étrangers venus de pays civilisés. Ce que Wictorius comprenait parfaitement. 

Mais voilà que le haut-savoyard Charlus qui l’avait ramené dans la vallée, fusil sous le bras, se mettait en colère contre le factionnaire de service. 

- Comment, il n’y a pas de récompense pour l’étranger ? Mais j’ai pris des risques considérables, il aurait pu me dévorer vivant ! J’ai une famille à nourrir, moi ! 

- Pas de récompense. Vous n’avez fait que votre devoir de Savoyard. Allez, dispersez-vous, il n’y a plus rien à voir ! 

Prenant à partie la petite foule houleuse, Charlus se fit menaçant, brandissant son fusil Simplex. 

- J’ai sauvé nos montagnes d’un péril imminent, j’ai risqué ma vie, et voilà comment la République nous traite ! 

- Si vous n’arrêtez pas, je vous arrête pour troubles à l’ordre publique !

- Je me plaindrai ! C’est honteux ! 

Vaincu par l’idée de passer trois jours au pain sec dans les geôles humides de la petite cité, l’honnête montagnard s’en alla boire un coup au Chamois Joyeux. 

- Je ne vous aurais pas mangé, Charlus ! Je suis venu en paix !

Sentant qu’à tout instant la situation pouvait lui échapper, le factionnaire poussa Wictorius dans la Mairie, dont il ferma la porte à triple tour. 

- Toi l‘étranger, n’essaie pas de fuir, le temps que je retrouve le manuel de procédure à suivre en cas d’invasion. 

La suite demain !