Gulzarama - épisode 188 - mercredi 4 juillet

Résumé

Le beau lamantin

Une nouvelle fois, le charme qu’exerçait Wictorius, splendide espion brazilien au corps d’ébène, sur la gente féminine lui causait bien du souci. Le plaquant contre le snugger chaud bouillant, la résistante ardéchoise de l’ANE lui faisait subir les derniers outrages, certes agréables, mais pénibles en ces circonstances. Wictorius devait reprendre au plus vite la lutte contre le Canard Déchaîné, l’ignoble personnage aux dix mille mensonges.  

- Quelqu’un pouvait venir nous surprendre, très chère Dame ! 

- Vous avez raison, beau lamantin, allons dans ma modeste chambrée ! Le repas de midi attendra !

Abandonnant l’engin alimentaire sur roulettes vibrant de partout, le couple se faufila dans une galerie. C’était bien la première fois qu’on traitait Wictorius de lamantin ; sans doute un être légendaire du voisinage. 

Effectivement, la chambre de cette Martine Trichet-Huchon était des plus modestes, à peine un réduit creusé dans la roche. Un matelas de paille, quelques effets personnels, des livres empilés, des images de cœur nucléaire dispersées sur la paroi, voilà toute l’intimité dont disposait la résistante dans cet inextricable réseau de cavernes, repère de l‘Armée pour une Nouvelle Elite. 

- Faite-moi l’amour ! À part notre guide spirituel Ernest-Valéry Destin, je suis entourée d’hommes frustres, préférant un débat sur le renouveau de l’informatique souterraine en banlieue au plaisir charnel avec moi ! C’est le ciel qui vous envoie !

- Pas tout à fait, plutôt une Grosse Citrouille… Qu’est-ce donc qu’un lamantin ? 

- Vous ne savez pas ? Mais c’est un mammifère marin vivant dans l’embouchure de l’Amazonie ! 

- Vous me l’apprenez, chère Madame. Il est vrai que parfois les étrangers connaissent mieux votre propre pays que vous-même… Bien, je consent à vous aimer, mais promettez-moi d’obtenir une entrevue avec quelqu’un de votre service Transport Discret. Je tiens à repartir au plus vite, j’ai à sauver le monde. 

La suite demain !