Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Bienvenue à toutes et à tous. Je suis Gulzar Joby, auteur de Science-fiction. Retrouvez mes parutions, mon carnet de notes et les autres rubriques de mon blog.

Série animée Wombat City

  Bonjour à toutes et à tous !

 
Chronique aujourd’hui sur une chouette série animé de 2001 pour les enfants, et les plus grands éventuellement, découverte par hasard en fouillant les bacs à dvd de supermarché…
Il s’agit de la série Wombat City, développé par Bruno Chane-Kane, dont les protagonistes principaux sont six enfants vivants dans une mégalopole futuriste, avec tours immenses, voitures volantes !


Wombat city

 

Je trouve toujours intéressant d’observer comment des adultes font parler des enfants dans de la fiction, qui plus est évidemment dans le futur ! Et Wombat City est de ce point de vue un régal !
Mais pas seulement ! Tant esthétiquement que du point de vue des histoires, cette série, dont je n’ai visionné que les 13 premiers épisodes, me paraît être une rare réussite. Détaillons !

 

L’esthétique de la série


À part quelques intrusions aux portes désertiques de la mégalopole, toute l’action se déroule dans cette ville du Futur. Malgré évidemment une animation assez simple, correspondant aux besoins d’une série et à ses contraintes financières, Wombat City développe un langage graphique impressionnant de sens.
Alors certes, on retrouve avec plaisir une ambiance de mégalopole classique, les voitures volantes, presque un cliché de la SF désormais à force de les avoir vu dans Blade Runner, Le Cinquième Elément, etc… Mais il faut être attentif et y regarder de plus près.
En effet, la plupart des buildings s’inspire de l’architecture asiatique. Nous sommes donc peut-être en Asie, en Chine. Peut-être en Europe, aux Amériques ? Mais en tout cas dans un monde sous influence asiatique, très clairement.
Alors que pour les bâtiments au sol, ils sont classiques, européens, inspirés de l’architecture classique Grecque !
L’architecture de Wombat City est donc en elle-même un signe fort d’anticipation du monde à venir. Un monde aux soubassements européens, mais à la grandeur asiatique !
 

 

*
 

Les enfants protagonistes de la série vivent donc en altitude. Et ce n’est pas une formule en l’air ! Car ils y vivent réellement ! Ils peuvent dormir sur une corniche, sur un toit dans une cabane de fortune, quasiment clochard pour certains… Cette utilisation des toits plats des immeubles par les pauvres, les déclassés, les exclus est une tradition hindoue, transposée dans le futur de Wombat City.
Plutôt que de voir la pauvreté, l’exclusion dans la rue rutilante, mieux vaut qu’elle soit à l’abri des regards sur les toits, comme en Inde…
Dans Wombat City, les enfants ne semblent donc pas les bienvenus, réfugiés en altitude, délaissés par les adultes, laissés seuls face à leurs pulsions, leurs angoisses 

*

Les panneaux lumineux jouent aussi un grand rôle omniprésent dans la série. Souvent, ils donnent une indication discrète ou plus directe sur l’action en cours. Jamais ils ne sont gratuits, juste là parce qu‘il faut bien remplir un décor...

 

Les personnages


Ils sont, pour les principaux, au nombre de six et forment donc une petite bande d’amis unis. Tous ont visiblement entre 10, 12, 14 ans, pas plus. Tous ont leur utilité narrative, porteur d‘une part d‘humanité, d‘un style, d‘une vitesse propre.
BB Doll
Féministe aux grandes lunettes noires qui lui mange le visage, sa principale occupation est de tenir son journal intime.
Sharon
La meilleure amie de BB-Doll, sa confidente, sa conseillère…
Wood
Demi frère de BB Doll, il se voit déjà futur star de la chanson, sans aucun talent… Son accent sicilien, son physique difficile, sa casquette à l’envers, son caractère impulsif et borné lui fait paraître le parrain de la bande ! Il vit dans une cabane de fortune sur le toit d’un building, avec son chien Matcho…
Jimy
Il est amoureux de BB-Doll, constamment éconduit, jamais découragé ! De style Jamaïcain, Jimy est toujours quelque peu désabusé et peine à prendre l’initiative.
Chamy
C’est le gros de la bande d’amis, jamais pessimiste. Il mange sans cesse des kebabs surdimensionnés…
Greg
C’est le philosophe de la petite bande, toujours en révolte poétique. Il analyse sans cesse toute situation, appelle parfois à la révolte, plus souvent à la méditation, à la résistance passive. Comprendre le monde l’aide à mieux le supporter !

Il ne faudrait pas oublier les K-Gools, affreux jeunes méchants en survêtements rouges, toujours en grosse voiture volante, délinquants compulsionnels, malpolis, analphabètes, bêtes comme leurs pieds, une réécriture savoureuse des Daltons de Morris !

 

Les histoires


À partir de ces deux composantes de base pertinents, la mégalopole et ses jeunes habitants, Wombat City est déjà une série intéressante… Mais reste alors la narration ! C’est là sans doute où cette série détonne vraiment, procure un rare plaisir, une rare sensation de regarder non une histoire en vérité, mais un morceau de vie de ces gosses au fil des 13 minutes que compte chaque épisodes. Se mêlent préoccupations très matérielles, philosophie, interrogations sur la vie, drôlerie, tracasseries de la vie quotidienne, chômage, amours contrariés, délinquance, solitude, absence ou présence trop forte des adultes, école, avenir professionnel, mille sujets entre futilité et essentiel.
Bien sûr, chaque épisode a un thème, une histoire au sens classique. Mais ce sont bien plus les propos drôles, ironiques, politiques, philosophiques qui comptent, ainsi que le caractère des personnages.


*

Il ne s’agit pas dans Wombat City de tenir en haleine le spectateur, ce qui est souvent la base de la fiction populaire, tant littéraire que cinématographique !
À mon sens, cette série est conçue autour des personnages, de thématiques, pas des historiettes.
Pour être plus clair, nous n’avons absolument pas affaire dans Wombat City à des Aventures de Tom Sawyer ou du Club des Cinq postmodernes, voir de La guerre des boutons de Louis Pergaud revisitée au 22ème siècle, en ville ! Nous sommes loin en réalité de la tradition littéraire d’aventures de bande d’enfants ou de d’adolescents. Nos six amis ne sont jamais réellement tous ensemble, ne vivent pas d‘aventures exaltantes à la conclusion heureuse. Ils ont chacun leur soucis, leur vie propre. Ils partagent leur expérience, leurs espérances, leurs doutes, leurs déceptions, mais sont au final assez solitaires, individualistes, se déchirent même parfois.
Chaque épisode est donc un collage des différentes existences des différents personnages, plutôt qu’une existence en commun.
Leur comportement est donc très réaliste humainement ! Les historiettes, les petites péripéties, parfois très légères, ne sont là que pour pouvoir mettre en action les personnages, les réflexions, les dialogues, qui avec les décors sont les vraies vedettes de Wombat City, son véritable moteur !
Souvent des dialogues sont là pour expliquer, soutenir une action. Dans cette série, les dialogues sont l’action même, la structure qui soutient chaque épisode ! Ce qui est remarquable en terme d’écriture de scénario, la parole mise à égalité avec l’action, voir même prépondérante.
Une parole désabusée, ironique, cynique, philosophique, délirante parfois.


*

Autre qualité d’importance de ces gamins de Wombat City, série d’origine française, je le rappelle, est la diversité humaine, totalement réaliste reflétant la composition humaine réelle des sociétés actuelles. Ce qui n’est pas le cas du tout de l’immense majorité de la production audiovisuelle française, totalement  incapable de porter à l’image autre chose qu’une représentation rance de la population française ou européenne, vérolée de clichés historiques, raciaux, religieux. Une population sans immigrés africains, asiatiques, sud-américains, sans particularismes linguistiques…
Les Wombat kids sont d’origines africaines, asiatiques, européennes, mélangées, ont différents accents, des parent de différents milieux sociaux, sans que cela soit une tare, un handicap ou prétexte à disputes.
Sous couvert d’une série d’anticipation, Wombat City nous montre tout simplement la France, l’Europe d’aujourd’hui, telle qu’elle est réellement dans sa diversité sociale. Sa normalité en quelque sorte.

Rien que pour cela, Wombat City est une série pour enfants essentielle.

Conclusion


Wombat City ressemble étrangement à notre société actuelle, tant dans les préoccupations que le caractère de ses personnages attachants…
Toutefois, sa grande force principale est sans doute ailleurs, dans une élimination volontaire et maîtrisée d‘une narration enfantine dans une série enfantine ! Car le merveilleux n’a pas sa place dans Wombat City. N’y règne en maître caustique que la Vraie Vie…
Une phrase me vient, évidente.
Dans Wombat City, le monde n’est pas à sauver. Il est juste à supporter.
Il n’y a pas de héros, nulle part. Nos jeunes Wombat Kids, n’ont pas d’autre choix que de s’accommoder de la société et de l’urbanisme légués et voulus par les adultes… La vie reste une aventure, mais au final guère exaltante… L’humour se justifie alors pleinement pour supporter le quotidien, au lieu d’être une simple pose scénaristique.

Wombat City, une série intelligente à découvrir, à montrer de toute urgence aux enfants à partir de 10 ans !
Gulzar

Post Scriptum
Pour information, le wombat est un marsupial australien creusant de profondes galeries souterraines… Je vous joins également la liste des épisodes de la saison une, histoire de vous donner envie de les voir !


Le droit chemin
L'esprit du sport
Les petits boulots
Communication breakdown
Se lever et séduire
De l'inégalité au niveau mondial
BB Doll et l'angoisse existentielle
Moules frites et esprit de contradiction
La vie au sommet
Night clubbing
Rêve canin
Joyeux noël
Fashion victime    
Pour le meilleur et pour le pire
Malbouffe et souci d'apparence
La réinsertion des K-gools
Cross culture
Théâtre
Métro, boulot, dodo
Les Otakus
Syndrome médiatique
World Wide Web
Influences musicales
Le rôle du père
Sous les pavés
Uptown hip hop blues

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
A
tu prêche un convaincu , je me rappelle de ce dessein animé. Plus jeune je ne discernais pas tout le message. Est ce que vous avez des plateformes à me conseiller pour le regarder ? Amazon prime vidéo avait un temps l'intégrale à ma connaissance mais c'etai avant que la nostalgie m'envahisse.
Répondre
M
People are a commercially aware cleaning home business adamantly purchased providing only the best quality commercial putting together cleaning offerings and customer. If any establishment really needs commercial housecleaning, New You are able to has nothing safer to offer when compared to Janitorial Housecleaning Services Dubai LLC.
Répondre
R
Bonjour,<br /> <br /> Je n'ai trouvé que le DVD contenant dix épisodes. Sais tu comment avoir les autres<br /> Merci
Répondre