La nouvelle famille d’Ikki
Promesse d’un monde apaisé où humains, robots, géants et animaux vivraient enfin en paix, l’aube révélait Belém, symbole d‘harmonie et de modernité au cœur d’une Nature restée farouche. Au bord de la route soudain sur pilotis, des clochards se battaient pour un bidon d’aliment universel, du snug goût pizza.
Toujours au volant, Dolph les évita. Le trafic de bon matin se faisait plus intense, tricycles et autres engins légers parfois des plus cocasses se mélangeaient aux transports publics à pédales. La circulation sur les voies d’eau n’était pas moins dense. Wictorius alluma son implant plans de villes brasiliennes, bonnes adresses et ruelles sombres à éviter.
- Quelle est déjà l’adresse de ce service social donnée au péage ?
- 8, Praça Preguçia ! Chef, le réseau routier disparaît !
Effectivement, la route s’inclinait pour plonger dans l’inextricable réseau de canaux de Belém, ville côtière mangée par le fleuve Amazone. Sylvester poussa son compagnon d’armes, prit le volant et manipula quelques leviers.
- Je vous propose, chef, de vérifier si votre engin religieux flotte ou coule à pic !
- Faites donc…
Sans doute avec l’aide de Dieu, la chapelle amphibie ne coula pas. Au contraire, ses passagers furent agréablement surpris par sa manœuvrabilité, la douceur de ses hélices. Réveillée, la petite Ikki s’émerveillait de la moindre embarcation, du plus laid entrepôt, le nez collé au pare-brise. Partout, des escalators s’enfonçaient dans l’eau, emportant leur lot de citadins en palmes et tuba. L’expression vivre sous l’eau prenait là tout son sens.
Parvenu au quartier administratif, Sylvester trouva à se garer en double file.
- Je fais au plus vite !
Muni de son certificat de paternité, Wictorius prit pied devant L’Office de l’Enfance en Péril. Là, une borne automatisée lui remit une adresse et une facture pour un séjour de courte durée en famille d’accueil.
La suite lundi !