Saleté d’oiseaux
Le repas fini, Sylvester desservit la table, tandis que Dolph tentait de programmer le pilote automatique pour que la chapelle suive seule l’avancée des arbres. Mais le manuel était peu clair…
De son côté, Wictorius devait réfléchir posément à la suite des événements. Car posséder un coup d’avance était essentiel, dans le petit milieu de la lutte contre le Crime comme au jeu d’échecs qui faisait fureur depuis sa récente simplification. Ces rois et ces reines rappelaient trop les temps anciens ou le peuple asservi n’avait aucun droit, sinon de servir de simples pions destinés à périr.
- Le mieux reste une bonne sieste ! Où est donc ce fichu hamac ? Sylvester, vous avez vu le hamac ?
- Je l’ai mis dans la corbeille de linge sale ! Nous l’avons oublié cette nuit, des oiseaux ont dormi dedans. Je vous laisse imaginer les excréments à récurer, Chef !
Wictorius n’osa imaginer. Il avait bien fait d’engager deux guerreiros, très utiles pour les menues corvées. Finalement, il trouva le sommeil dans l’unique chambrette aux rideaux tirés.
Repos de courte durée, il n’eut même pas le temps de lancer son implant les mille et une stratégies gagnantes du grand Staline, un précurseur fameux du collectivisme, injustement tombé dans l’oubli.
- Réveillez-vous ! J’aurai besoin d’une vue d’ensemble de la progression arboricole !
- Mais chère Beatrix, nous sommes à bord d’une chapelle, pas d’un avion !
- Ne m’aviez-vous pas parlé d’un drone espion démontable ?
Wictorius bailla, puis sortit sur la plage arrière de la chapelle, quelques marches à moitié dans l’eau permettant aux fidèles d’accéder à l’intérieur.
- Certes. Mais il faudrait le monter et nous nous ferions remarquer... Je doute qu’un prédicateur, même intrépide, se serve d’un drone !
- Mais bien sûr que si. Lancez une vaste campagne de publicité !
La suite demain !