Révélation !
Poliment, le voyageur africain souleva son énorme haut-de-forme qui devait lui servir de garde-manger ou de trousse de secours. Ces chapeaux étaient d’un pratique inégalé.
- Bien le bonjour, voyageur. Nous sommes-nous déjà rencontré ?
- Mais oui, à la descente du vieux paquebot Ascensão o Medusa à Rio ! Nous avions partagé un pousse pousse.
- C’est possible… Je ne me souviens pas de vous, désolé !
- Je vois que vous avez toujours votre plante grasse Gilda !
- Mais tout à fait ! Alors effectivement, vous me connaissez. Laissez-moi donc vous offrir un café !
Wictorius ne dit pas non. Buhibab Amédée Tigron se leva et entra en discussion serrée avec le distributeur de boissons chaudes afin d’en obtenir deux tasses à un prix modéré ; qu‘il finit par obtenir de haute lutte.
- Vos distributeurs sont vraiment pénibles, dix brazols pour un café ! Nous autres africains faisons encore confiance à des commerçants humains. Avec eux, nous pouvons négocier !
- Je vous concède que notre machinerie commerciale est parfois insupportable !
Le café citron était passable. Wictorius but poliment sa tasse et la rendit au distributeur, qui ne le remercia même pas. À côté de sa plante Gilda dans son pot à roulettes idéal pour voyager loin, les solides bagages du voyageur l’intriguait fortement. Munis d’une petite trappe grillagée, ils laissaient échapper d’étranges bruits d’animaux en rut.
D’un coup, le cerveau amélioré de Wictorius entra en ébullition, tandis que Buhibab Amédée Tigron recrachait violemment son café fraise ! Des éclairs zébrèrent la nuit amazonienne. Un déluge de pluie s’abattait sur le petit aéroport.
Dans un même élan furieux, les deux hommes stupéfaits se levèrent en un ouragan de haine et d‘envie d‘en découdre.
- Vous êtes Wictorius, le pitoyable espion !
- Vous êtes l’infâme Professeur X moins Y !
La suite lundi !