La vie à bord
Finalement, Barouf et Carmen, toujours dans leurs cages de voyage, trouvèrent place dans le confessionnal de la chapelle amphibie, quittant précipitamment le petit aéroport. Wictorius ne tenait pas à payer pour attendre à quai la fin de la tempête. Le tarif de nuit était proprement scandaleux.
À la proue, la tente du Professeur X moins Y se déploya en trois secondes, trouvant aussitôt à s'accrocher pour ne pas être emportée par les rafales de vent. Wictorius, lui, donnait ses dernières consignes.
- Dolph, soyez prudent au volant... Sylvester, armez-vous et montez la garde dans le clocher.
- Vous craignez une attaque, Chef ?
- Nous craignons toujours le pire, nous autres agents secrets professionnels. C'est ainsi que nous survivons...
- Chef, c'est un original votre ami ! Voyager avec une plante verte et deux animaux bizarres enfermés dans des cages ! Pourquoi il ne les tient pas simplement en laisse ?
- Ils sont un peu spéciaux... Laissez donc ces bêtes tranquilles, bonne nuit.
Enfin en pyjama, un oreiller à la main, Wictorius erra un moment dans la chapelle.
- Où je vais bien pouvoir dormir, moi ?
- Mais sous mon abri, l'espion ! Je vous invite. Vous ne ronflez pas, j'espère ?
- Certainement pas ! J'ai le contrôle total de mon corps !
Forcé par le destin, Wictorius et le Professeur X moins Y se retrouvèrent donc sous la même tente monoplace. Magnanime, son plus ancien et coriace ennemi lui laissa la place pour son oreiller.
- N'en profitez pas pour me tuer, l'espion !
- Je ne tue jamais, question d'éthique... Vous pouvez dormir tranquille...
- C'est vrai, l'éthique ! Vous pouvez m'en dire plus sur cette horrifique Fréda Caron ?
- Non. Le Conglomérat Biblique d'Amérique du Nord où elle serait née refuse tout contact officiel avec la Civilisation.
La suite demain !