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10 décembre 2010 5 10 /12 /décembre /2010 08:19

 

Bonjour à toutes et à tous !

 

Et bien oui, aujourd’hui je vais évoquer sous vos yeux ébahis Les Bidochons, sommet extatique de la bande dessinée à la française ! Nous sommes bien sûr très loin de la Science Fiction…

 

les bidochon, tome 20

 

Il y a pourtant dans ce vingtième tome, et dans beaucoup d’autres, une caractéristique très intéressante de la relation des humains à la modernité, les objets. Avec notre couple sans enfants, Raymonde et Robert, ce sont les vedettes principales de la série ! 

Car une bonne partie du comique de Binet vient des objets, en général inutiles, mal compris ou ridicules qui parcourent les historiettes composants les albums. L’objet étant, au cinéma notamment, un formidable support de gag, comme Chapelin, Louis De Funès, Jacques Tati l’ont prodigieusement compris.   

 

Ce vingtième tome étant consacré aux objets hétéroclites vendus dans les catalogues par correspondance, Binet se régale, et nous régale ! Entre la poivrière lampe torche, la fausse cheminée électrique qui diffuse aussi de l’air frais l’été, le pousse-bouchon à air comprimé, la moitié de sapin de noêl qui tient moins de place, c’est tout un éventail de l’ingéniosité humaine au service de rien qui nous est montré ! 

Bien sûr, la série fonctionne sur les rapports de couple des Bidochon, parfois tendus, mais aussi donc cette volonté de Robert de rester dans le vent, d’acquérir cette modernité qui lui échappe, celle offerte par la publicité...

Du minitel au clavier Bontempi, du barbecue révolutionnaire à la télécommande universelle, tout ira de travers !

 

Je ne crois pas trahir un secret de Binet, tous les objets qu’il décrit et utilise dans ses albums existent réellement ! C’est d’ailleurs ce qui rend son travail vertigineux et drôle, il n’invente rien ! Il nous montre ce qui est en vente, ce qui est censé apporter un peu de bonheur, entre progrès technique et usage nouveau. 

Les Bidochons, c’est pas la France caricaturée, c’est la société de consommation examinée à la loupe. C’est ce qui rend aussi cette série attachante et intelligente. Elle n’est pas beauf, comme pourrait le supposer les gens qui ne l’ont pas lu, elle est au contraire très pointue dans l’analyse du grand supermarché où nous habitons… Les Bidochons sont des victimes de la vente forcée, pourrait-on dire ! 

 

La série intéresse l’Anticipation, car elle participe du recul nécessaire pour ressentir l’absurdité non du commerce en soi mais du surplus imbécile d’objets, source de tension, d’isolement entre les êtres. Raymonde et Robert luttent contre les objets, et perdent le plus souvent ! Qu’en sera-t-il dans l’avenir ? Que nous vendra-t-on dans un proche avenir ? Des chaussettes anti-transpiration aux nano matériaux ?

Ah non, cela existe déjà paraît-il...

 

Pour conclure cette chronique, je ne puis m’empêcher de vanter la petite merveille utilisée le matin au réveil par Raymonde Bidochon, qui franchement devrait être en vente partout… Quelle belle et astucieuse idée que ces pantoufles que l’on peut chauffer au four à micro-ondes, histoire d’avoir les pieds bien au chaud pour démarrer la journée ! 

 

Les Bidochons, une source inépuisable de réflexion sur l’objet… 

Gulzar

 

 

 

 

 

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