Résumé
Wictorius en prison
L’après-midi se finissait dans la joie de vivre, les rires des enfants qui au fond du jardinet rejouaient la Bataille d’Alberville contre des ennemis dont Wictorius n’avait pas compris le nom, des géants athlétiques qui prétendaient asservir la population. Mémé et Pépé dormaient dans les fauteuils, les voisins une fois le gâteau d’anniversaire dévoré étaient rentrés chez eux.
- Il se fait tard, je dois vous emmener en prison ! Vous serez bien, je vous le promets.
Le Factionnaire Merle se prépara une bonne pipe et chercha quelle canne choisir à l’entrée, pendant que Wictorius déprimait déjà.
- Je croyais que le mur de la prison emporté par une crue n’était toujours pas réparé ?
- Ce n’est pas un souci, je vais vous loger chez l’habitant, mais attention, des coriaces ! N’essayez surtout pas de vous échapper.
- Je n’y songe même pas…
- Vous m’en voyez satisfait ! Les enfants, dites au-revoir à Monsieur Claudio Lewis Tross, il s’en va dormir aux Sauges.
Les enfants s’exécutèrent, puis retournèrent à leur guerre contre les athlètes sanguinaires menaçant la Savoie. Tonton Charlie le salua distraitement, occupée à lire une Encyclopédie de jardinage. Ayant perdu son emploi de vendeur de tricycles, il prétendait à son âge se recycler dans la rose d’altitude, qui faisait fureur à Paris.
Sur le perron, Suzanne Merle embrassa avec vigueur Wictorius, surpris par tant d’enthousiasme féminin pour sa personne couleur d’ébène.
- Je vous ai préparé un bidon de café ! Henri, il aurait pu tout de même rester dormir à la maison…
Son époux choisit un chapeau et poussa Wictorius dans la ruelle, protestant que la loi, c‘était la loi. Wictorius se surprit alors à détester le Factionnaire. Même un Claudio Lewis Tross, éminent anthropologue professionnel brazilien, se retrouvait en prison pour n‘avoir rien fait.
La suite lundi !