Gulzarama - épisode 87 - mardi 14 février

Résumé

Mise au point 

Le domestique amena les légumes puis la viande, joliment braisée, tout droit sortie de la cheminée de la cuisine. Tandis qu’il servait, Wictorius se redressa, fit tinter son verre de cristal avec son couteau. Il était temps de rappeler à cette bande d’acteurs leur véritable place dans la lutte contre le Crime. 

- Mesdames, messieurs les comédiens. Je ne m’y entend guère en théâtre, j‘ai plus pratiquer la finance dans ma jeunesse avec feu mon père, un grand investisseur, un patriote remarquable. Mais laisse-moi vous dire une chose. Si vous ne m’apportez pas toute satisfaction, je vous fait chasser pour incitation publique au Bolchévisme intellectuel et pratique de la sodomie verbale !

L’indignation fut générale ; chaque acteur protesta de sa bonne foi. L’agence Walkyrie & Schumaroff qui les employait ne se commettait pas dans les pratiques douteuses. Chacun était un bon Suisse, défenseur d’une rigueur morale et d’un Théâtre honnête qui ne faisait pas trop réfléchir. 

- Silence ou je vous fais fouetter ! Vous êtes mes domestiques et j’entends que vous jouiez une famille heureuse et sans histoires ! Que l’on m’amène mon dessert, j’ai assez mangé. 

- Bien, Madame…

Le domestique repartit en cuisine tandis que la troupe entière se tint silencieuse, picorant dans leurs assiettes. Il y avait tant de chômage parmi leur noble profession qu’il valait mieux se taire et jouer platement quelques jours. L’acteur Brechtien tenta quand même de se plaindre, tout en vidant une bouteille de vin rouge français.

- Tout de même, une famille sans histoires, c’est problématique ! Qu’allons-nous jouer ? 

Énervée par la nécessité de subir cette mauvaise troupe, Wictorius aurait bien fumé un cigare.  

- Je vais vous en proposer une d’histoire, vous attendez l’héritage en vous haïssant !

La suite demain…