Résumé
Visite à la Police
Le taxi arriva au portail de la demeure sous une pluie battante. S’aidant de sa précieuse canne, Yollande Van Mermerkelh y Bolivar, veuve Agnelli, Comte de Parme grimpa comme elle put dans la minuscule calèche tirée par trois chevaux, aidée par un jeune cocher très élégant.
- Où souhaitez-vous que je vous conduise, Madame ? Je suis à votre disposition pour la journée.
- À la Police ! Au Commissariat Central !
- Vous aurait-on volé quelque chose ? Vous m’en voyez désolé… Ces réfugiés climatiques sont une véritable plaie, je me demande comment notre gouvernement fédéral a bien pu se laisser aller à signer cette maudite convention de solidarité envers les sous l’eau ! Nous avions bien assez des Romanichels et des Italiens…
- Fouettez donc vos canassons plutôt que de dire du mal des gens du voyage, jeune imbécile ! Je suis moi-même une grande voyageuse, j’ai perdu ma virginité à Tombouctou, sachez-le !
Scandalisé, le jeune cocher ne dit plus un mot et lança la calèche à toute vitesse par les rues encore matinales. Satisfait de sa petite blague, Wictorius se surprit finalement à ne plus être aussi dérangé qu’hier à son arrivée par l’architecture pierreuse de la ville. S’il restait trop longtemps en Suisse, il allait finir par oublier les doux parfums de l’hyperfibre ou de l’acier intelligent.
Une voix sèche retentit dans l’habitacle capitonné.
- Vous êtes arrivée, Madame. Cela fait cent et septante francs.
Wictorius paya et descendit sur le trottoir. Le bâtiment était impressionnant, avec ses grosses colonnes, sa devise lumineuse qui flottait dans le vide, Politesse, Propreté, Police. Avisant un fonctionnaire dans sa petite guérite qui écoutait du Wagner, Wictorius demanda à parler au commissaire principal, du moins au responsable de la délinquance juvénile.
- Madame, il vous faudra patienter. Herr Kommissar Goerung est encore dans son bain…
La suite demain…
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