Le secret
Wictorius y alla donc de son obole à la Ligue des Justicières pour pouvoir passer le barrage, sans penser un instant à le forcer. C’est que ces Dames étaient réputées pour leur ardeur au combat rapproché. Il ne faisaient pas bon leur résister.
Tout avait débuté au siècle dernier à Porto Alegre. Révoltés par l’inaction des Bataillons Judiciaires et autres Troupes Masculines pour l’Ordre, les femmes commencèrent à leur tour à prendre les armes.
Le moindre petit voleur de distributeurs à roulettes d’Amérique du Sud tout entière paniquait désormais à la vue du sigle de la Ligue, une hache plantée dans un crâne. Le Brazil pouvait être fier d’avoir su réagir face au Crime avec force et détermination.
Cependant, comme vexée, La Lieutenant Primula ne laissait toujours pas passer Wictorius, déjà un pied sur les premières marches de l’escalier.
- Et qui venez-vous voir ?
- C’est confidentiel, très chère Lieutenant… Vous avez vos secrets, j’ai les miens…
- J’ai des secrets, moi ?
- Pas vous personnellement, votre Ligue… Je peux y aller ?
- La Ligue est pureté de l’âme, la Ligue est soutenue par Jesus Cristo, la Ligue n’a pas de secrets ! Vous êtes un de ces partisans du désordre ! On devrait vous purifier vite fait !
Le fusil triple mitraille sur son ventre, Wictorius se sentit obligé de satisfaire la curiosité de la Lieutenant.
- Eu sou um herói, no um demliqüente ! Je vais voir Beatrix Bigodo du jardin d’hiver, une spécialiste des semences !
- Bon passez…
Wictorius ne s’attarda pas, s’engouffrant dans l’entrée principale. Mal à l’aise, la Lieutenant Primula interpella la Brigadière Ulrica chargée de monter le radar anti-missiles.
- La Ligue n’a aucun secret, n’est-ce pas ?
- Oh si ! L’emplacement exact de nos ateliers de rééducation par la couture pour violeurs.
La suite demain !
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