SPECIAL
Bonjour à toutes et à tous.
Seconde courte chronique consacrée aux films diffusés par Bach Films, avec un film venu du Royaume-Uni assez connu finalement, Danger, planète inconnue de 1969, ou Journey to the far side of the sun, de Robert Parrish.
L’hypothèse qui soutient le film est des plus séduisante. Une sonde spatiale détecte une autre planète de l’autre côté du soleil… Le Centre spatial Eurosec, en collaboration avec les états-uniens y envoie un équipage composé du colonel Glenn Ross, astronaute américain et de John Kane, un scientifique anglais. Leur navette s’écrase, le scientifique mourra des suites de ses blessures.
L’astronaute alors croit avoir échoué et être revenu sur Terre. Mais il s’aperçoit que nombre de choses sont inversées… La Terre possède donc sa jumelle. Logiquement donc, un autre lui-même est arrivé à son tour sur sa Terre d’origine. Eurosec décide de le renvoyer de l’autre côté du Soleil…
Doté d’une belle lumière, de décors datés mais attrayants, d’effet spéciaux réalisés avec soin par les équipes de la série pour enfants Thunderbird, bien filmé et avec un jeu d’acteurs disons correct, le film se tient bien. Jusqu’à malheureusement la fin qui tourne court... De manière incompréhensible, la fusée explose, le centre de lancement est détruit. Les deux Glenn Ross resteront donc sur leur Terre opposée. À tout jamais ?
Le scénario de Gerry et Sylvia Anderson est donc à mon goût inabouti, se concluant d’une manière tout de même assez surprenante. Ne pas savoir finir une histoire, user d’un artifice incompréhensible alors qu’on a jusqu’alors maîtrisé le récit nous laisse sur notre faim. Du moins je l’ai ressenti ainsi.
En réalité je crois surtout que l’hypothèse est très bien exposée, bien amenée, notamment par de savants mouvements de caméra sur des miroirs, mais qu’il est bien difficile d’en tirer une véritable fin, qui ne pouvait qu’être audacieuse et sans référence à d'autres récits de SF. Car à la réflexion, Danger, planète inconnue n’est rien moins qu’un film quantique. Glenn Ross n’est qu’une particule égarée, vouée sans doute à la destruction...
La fin possède donc une logique, l'antimatière et la matière s'annihilant, mais véritablement pas assimilable par le spectateur, car trop confuse, trop novatrice scientifiquement. Il y manque une explication rationnelle, la poésie quantique n’étant pas encore très répandue…
Un petit discours final d’un scientifique s’interrogeant n'aurait été pas inutile. Le mystère serait resté entier, mais du moins l’aurions-nous ressenti correctement.
Voilà pourquoi probablement Danger, planète inconnue n’est pas resté dans la mémoire collectif SF de manière forte, sa fin confuse, ou plutôt sans équivalent dans les formes de récits, ne permettant pas d’en savourer toute l’audace. Car il convient de saluer le scénario, qui s'éloigne tout de même radicalement des histoires de "conquête spatiale" très en vogue en cette période d'épopée lunaire des années 60.
Un remake s’imposerait sans doute, avec cette fois une forme de conclusion du récit d’une plus grande force narrative. Le public plus habitué avec le temps à la question quantique et à ses conséquences, au thème de la matière et de l'anti-matière, serait sans doute plus réceptive de nos jours.
Danger, planète inconnue, un film peut-être trop en avance sur son temps...
Gulzar
Catalogue et achat sur http://www.bachfilms.fr/
Et maintenant, une chouette galerie photo.