Le Onzième Commandement
- Vous me ferez un rapport détaillé. Il serait intéressant de savoir combien de temps ces plantes survivent, si leur lumière décroît ou pas, si elles grandissent ou s‘étiolent...
- Ma couverture est vendeur de farces & attrapes, pas botaniste. Mais je ferai au mieux… Un café ?
- Certainement !
L’agent intérimaire César disparut un moment, pour revenir avec une cafetière et deux tasses en forme de tête de mort.
- Mais il est très moyen, ce café !
- Veuillez m’excuser, mais comme intérimaire, j’ai droit à un salaire ridicule, je dois me contenter de succédané snug auquel je rajoute un peu de piment…
Outré, Wictorius recracha l’insipide boisson dans l’évier.
- C’est immonde ! Je ferai une note interne sur le mauvais accueil et l’insalubrité de ce bureau !
- Mais ce n’est pas de ma faute, collègue !
- Vous n’avez pas d’excuses ! J’ai été intérimaire moi aussi, je savais tricher sur les notes de frais ! Incompétent !
Wictorius claqua la porte du magasin. Ces indiens d’Amazonie étaient désespérément honnêtes ! Puisque c’était comme ça, il ne demanderait aucun renseignement sur le fleuve à ce César Viracocha !
De retour à la chapelle amphibie, Wictorius fut assailli par des femmes et des hommes, visiblement en quête spirituelle. Suivirent Sylvester et Dolph, enthousiastes.
- C‘est un succès, Chef !
- Nous faisons payer les confessions ! Cinquante brazols pour dix minutes !
- Mais ce rite est gratuit chez les catholiques !
- Gratuit, mais pourquoi ?
- Dolph a même inventé un Onzième Commandement, Chef ! Tu ne modifieras pas les plantes !
- Imbéciles, je ne suis pas vraiment prédicateur !
Furieux, Wictorius monta au clocher pour s’adresser à la centaine de monothéistes qui encombrait le quai.
- Nous sommes fermés, rentrez chez vous, Jesus est fatigué !
La suite demain !